Terrible !
Voir aussi tous nos articles sur le Festival Off 2024
La Factory, Théâtre de L’Oulle, 17h10, durée : 1h40. Du 3 au 21 juillet, relâche les 9 et 16 juillet. Réservations au 09 74 74 64 90
Cette pièce est l’adaptation du roman de Georges Orwell 1984, une dystopie dans laquelle une dictature dirigée par Big Brother contrôle tout et tout le monde, surveille même jusqu’aux pensées des êtres humains. Winston et Julia n’adhèrent pas à cette idéologie, ils ont compris que tout n’est que mensonge, ils ont enfreint l’une des règles de cette société nouvelle : ils se sont aimés. En conséquence, ils vont être torturés jusqu’à se trahir l’un l’autre, ils vont subir un véritable lavage de cerveau et l’on nous annonce même l’exécution de Winston alors qu’il est rentré dans le moule dicté par cet État.
Pour mettre en scène ce roman, Gaële Boghossian et Paulo Correia nous plongent par des effets numériques et spéciaux dans un univers totalement oppressant de surveillance complète. Derrière un immense rideau blanc, sur lequel nous verrons apparaître diverses projections, Winston est suspendu par des cordes et reçoit des décharges électriques qui le font littéralement voler chaque fois que ses réponses ne sont pas celles attendues. Nous sentons la tension, nous assistons impuissants à cette séance de torture redoutable. Dans une sorte de cabine comme suspendue, elle aussi, O’Brien l’interroge de manière implacable. Ce sera ensuite le même dispositif pour Julia.
Les acteurs jouent avec beaucoup de puissance et un très grand réalisme, tant Paulo Correia en manipulateur autoritaire que Damien Remy et Judtih Rutkowski pour ses victimes. Leur performance d’acteur est époustouflante.
L’univers créé est dérangeant, on est souvent mal à l’aise de devenir des témoins inactifs de ces tortures subies. Nous sommes véritablement troublés par cette œuvre qui dénonce d’une manière cinglante les manipulations et les crimes des dictatures et qui nous avertit des dangers que l’on encourt à s’y opposer. Le dispositif immersif créé par le numérique renforce ce trouble.
Malgré tout nous avons aimé cette pièce car les messages qu’elles véhiculent sont nécessaires et elle nous pousse autant à la réflexion qu’à l’action.
Sandrine. Photo Meghann Stanley
Laisser un commentaire