13, le 13 novembre 2015, date de l’attentat du Bataclan dans lequel Erwan a été blessé
Espace Roseau Teinturiers, 20h35. Durée 1h15. Du 7 au 29 juillet, relâches les 12, 19, 26 juillet. Réservations au 04 90 03 28 75
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13, le 13 novembre 2015, date de l’attentat du Bataclan dans lequel Erwan a été blessé. Cette pièce, écrite par Pierre Azéma et Alex Metzinger, est une adaptation du roman d’Erwan Larher Le Roman que je ne voulais pas écrire. Elle nous permet d’être dans la tête d’un survivant de cet attentat. Si lourd que soit le sujet, la pièce ne l’est pas : même si on va vivre l’attentat de l’intérieur, dans la tête d’Erwan, qui se répète sans cesse : « Je suis Ségolène, je suis un caillou » pour échapper à l’horreur qu’il vit, c’est avant tout une pièce sur l’amour et sur la vie.
Alex Metzinger interprète avec brio plus d’une vingtaine de personnages, Erwan bien sûr, mais aussi son médecin, ses amis, sa famille, prenant une posture, un accent ou un timbre de voix différents pour les incarner. Chacun à son tour, ils nous confieront la manière dont ils ont vécu cette terrible nuit. Tous se sont inquiétés pour lui, alors qu’il n’a pas pensé à eux. Il a une seule obsession : « Vais-je rebander ? », il n’en veut pas aux terroristes, il est heureux d’être en vie, il est « un rescapé pas une victime » comme le dit. Il ne veut pas raconter, tous l’y poussent, et c’est grâce à ce livre, qu’il ne voulait pas écrire, qu’il trouvera l’amour, celui de Loulou. C’est grâce à l’amour qu’il se reconstruit.
La scène est très ingénieusement divisée en deux, à cour Erwan et son lit qui devient ambulance ou barricade, à jardin Pauline Gardel qui joue en live de la musique rock magnifiquement interprétée, nous faisant écouter la musique qu’Erwan aime, mais nous plongeant aussi, avec violence, dans la fosse du Bataclan lors de l’attaque.
Une pièce très belle et très forte sur la résilience et sur la force de l’amour même dans les pires moments.
Sandrine. Photo Jean Sentis
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