Opéra Grand Avignon. Vedène, L’Autre Scène, samedi 3 octobre 2020
Ytré Quartet : Engé Helmstetter & Railo Helmstetter, guitare ; Tchatcho Helmstetter & Yardani Torres Maiani, violon
Programme
Engé Helmstetter, L’implorante ; Vent d’Ouest ; Bolero Carezza ; L’horloge ; Echoes of einzam
Railo Helmstetter, Jusqu’au bout ; Tempérance, Voyage en amoureux
Yardani Torres Maiani, L’abbaye de sel
Tchatcho Helmstetter, Spring melody
Ytré Quartet : un quatuor de frères de sang ou de coeur, nourri de diverses influences, populaires ou savantes. Un concert à l’occasion de la sortie du CD, différée pour cause de Covid.
C’est aux Saintes-Maries-de-la-Mer qu’ils se sont rencontrés en 2016.
Trois frères, et un cousin, venus d’Alsace, et un frère de cœur, un « enfant du pays », voilà l’acte de naissance du Ytré Quartet, une formation atypique de deux violons et deux guitares.
Si les Helmstetter revendiquent les influences de la musique populaire, jazz manouche et autres gipsy dance, Yardani Torres Maiani, lui, est professeur au Conservatoire d’Avignon après avoir été formé à la prestigieuse école de Genève. Et c’est le jour même de la sortie de leur CD qu’ils viennent le présenter sur la scène de Vedène, en 3e concert de la saison de l’Opéra Grand Avignon, après « Haydn & Cie » de l’Orchestre désormais national d’Avignon-Provence (26-9-2020) puis « Facce d’amore » du contre-ténor Jakub Josef Orlinski & l’Ensemble Il Pomo d’oro en partenariat avec Musique baroque en Avignon (28-9-2020).
Devant quelques dizaines de personnes seulement, masquées, dans une salle qui compte, en situation normale, 400 fauteuils, les morceaux qui s’enchaînent dessinent une palette multiple dont les artistes sont tous les auteurs ; tout se joue de mémoire, même les compositions les plus récentes. Notamment celle de Yardani, « L’abbaye de sel », qui commence dans des stridences à peine perceptibles, s’enfle en crescendo lyrique, s’épanouit, et se termine dans un souffle.
L’amplification du son ne permet pas au violon et à la guitare sèche de distiller toute leur finesse, mais le public est sensible à cet univers sans frontières où l’imaginaire collectif se retrouve. En témoignent les ventes de CD à l’issue du concert, propres à réconforter les musiciens dont tous les concerts avaient été annulés depuis plusieurs mois.
Comment pourra-t-on vraiment réenchanter le monde ? Il est désormais incontestable que la Covid a brisé cette vibration qui animait le monde d’avant. Se méfier de l’autre, le tenir à distance, être toujours sur le qui-vive, dans les files d’attente comme dans les salles, ne permet plus la grande communion du concert, et impacte inévitablement notre écoute.
G.ad. Photo Yardani : Manuel Gouthière.
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