Double tabou
Théâtre Artéphile, 15h55, 1h15. Relâche les dimanches 6, 13 et 20 juillet
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Pour adultes
Attendez-vous à être émus, mal à l’aise. Émus, parce que l’émotion imprègne profondément toute la pièce. Mal à l’aise, parce qu’elle bouscule un sacré tabou : l’accompagnement sexuel des handicapés. Une pratique légale en Suisse et Belgique, mais (encore ?) assimilée en France à de la prostitution. Et l’engagement, soigneusement encadré et mené en concertation avec d’autres accompagnants, peut prendre diverses formes suivant les individus, tant « prestataires » que « bénéficiaires ».
Attendez-vous donc à être émus, mais de moins en moins mal à l’aise au fur et à mesure que vous entrez dans la pièce. Bouleversés, mais jamais choqués.
Car cette pièce, reprise et prolongement d’un court-métrage commandé par Arte, et qui repose sur de nombreux témoignages, est profondément bienveillant. Il partage la saveur authentique du vécu, de l’humanité donnée et reçue. La sensualité est très directement mise en scène, mais avec une troublante beauté, une pudeur qui la sublime. Empathique sans misérabilisme, parfois carrément joyeuse, Toutes les autres est une œuvre – on ose à peine parler de spectacle ou de pièce, au risque de voyeurisme – saine, salutaire, généreuse. Elle a d’ailleurs été largement récompensée (triple lauréat : bourse d’écriture théâtre Beaumarchais-SACD, juin 2024 ; bourse Adami déclencheur, mars 2024 ; découvertes de la jeune création théâtrale du Pass Cop, mars 2024). Avec un succès qui repose largement sur la délicate sensibilité de deux excellents comédiens. Bande-annonce.
Geneviève. Photo Clément Sautet
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