Aix-en-Provence, 3-22 juillet 2019
La programmation de cette année, la première de l’ère Pierre Audi désormais à la tête de la manifestation, s’intéresse particulièrement au XXème siècle. A l’affiche en effet, Mahagonny de Weill et Jakob Lenz de Rihm, sans oublier une part importante dédiée à la création contemporaine, en plus de deux titres plus connus : Tosca de Puccini et le Requiem de Mozart.
C’est d’ailleurs le Requiem du maître de Salzbourg qui ouvre le festival le 3 juillet dans une mise en scène confiée à Romeo Castellucci, invité pour la première fois sur le plateau de l’Archevêché.
Le metteur en scène italien, incontournable acteur de la création théâtrale et lyrique du moment, mais aussi très décrié, nous propose un spectacle qui devrait interpeller et ne pas laisser indifférent ! La direction musicale est assurée par Raphaël Pichon, mozartien passionné à la tête de son ensemble Pygmalion, chœur et orchestre, avec les voix de Siobhan Stagg (soprano), Sara Mingardo (alto), Martin Mitterrutzner (ténor), Luca Tittoto (basse).
Toujours au Théâtre de l’Archevêché et pour la première fois dans l’histoire du Festival, le chef-d’œuvre de Puccini, Tosca, sera réalisé par Christophe Honoré, pour cette occasion exceptionnelle. Seront réunis sur scène la soprano américaine Angel Blue (Tosca), son amoureux de peintre Joseph Calleja (Cavaradossi), Alexey Markov dans le rôle du méchant (Scarpia) et dans la fosse l’Orchestre de l’Opéra de Lyon, tous dirigés par le jeune et vaillant chef Daniele Rustioni.
Au Grand Théâtre de Provence nous seront présentés les deux opéras du XXème siècle : Grandeur et Décadence de la Ville de Mahagonny (1930) de Kurt Weill, œuvre iconoclaste décrivant un monde capitaliste régi par le crime et la débauche, qui a inspiré la nouvelle réalisation visuelle de Ivo van Hove. Côté musique, le Philharmonia Orchestra dirigé par l’excellent Esa-Pekka Salonen, avec pour interprètes un plateau de premier choix : Karita Mattila, Alan Oke, Sir Willard White, Annette Dasch et Nikolai Schukoff dans les rôles principaux.
Autre œuvre rarement donnée, Jakob Lenz (1979) du compositeur contemporain allemand Wolfgang Rihm. Tirée d’une nouvelle de Georg Büchner, l’histoire du destin d’un poète maudit, dans un spectacle d’Andrea Breth, créé à l’Opéra de Stuttgart en 2014, a obtenu le Prix Faust, la plus haute distinction du théâtre allemand. Au pupitre le remarquable Ingo Metzmacher, avec Georg Nigl (Lenz), James Platt (Oberlin), John Daszak (Kaufmann).
Au Théâtre du Jeu de Paume, la création mondiale de Les Mille endormis, commande du Festival et des Théâtres de la Ville de Luxembourg, composé par l’Israélien Adam Maor (1983), sur un livret de Yonathan Lévy qui signe aussi la mise en scène.
Pour une « expérience immersive », au Conservatoire Darius Milhaud, le compositeur néerlandais Michel Van der Aa, nous propose une nouvelle notion de « l’art total » du XXIème siècle, avec la création française de l’opéra de chambre Blank Out.
Pendant toute la durée du festival, une série de concerts propose des moments d’exception, nous signalons entre autres : l’ensemble Pygmalion dans des programmes Mozart, le Philharmonia Orchestra (Sibelius, Salonen, Stravinsky ), l’Orchestre de Paris (Mahler), celui des Jeunes de la Méditerranée (Elsaffar, Mahler, Brahms), et plus encore….
On trouvera le programme complet sur le site officiel (I.F.)
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