Vogt et Angelich : une fusion parfaite !
Mardi 6 août 2019, 21h, Parc du Château de Florans, La Roque d’Anthéron
Nicholas Angelich, piano
Royal Northern Sinfonia
Lars Vogt, piano et direction
Beethoven, Concerto pour piano et orchestre n°5 en mi bémol majeur opus 73 L’Empereur
Chopin, Concerto pour piano et orchestre n°1 en mi mineur opus 11
Plus une seule place de libre au Parc du Château de Florans à La Roque d’Anthéron qui a accueilli ce lundi 5 août le pianiste et chef d’orchestre allemand Lars Vogt et le soliste Nicholas Angelich. En première partie de la soirée, le chef a dirigé du piano le Royal Northern Sinfonia dans le 1er Concerto pour piano de Beethoven comme cela se faisait encore au temps du compositeur.
Ce concerto n’est pas le plus célèbre, il est ancré dans la tradition mozartienne et en a les accents. L’interprétation pianistique est d’une virtuosité sans faille, doublée d’une grande délicatesse dans le second mouvement. Le chef est en harmonie avec son orchestre qu’il dirige d’une main de maître, à la fois du regard et d’un geste ample.
Après la très belle interprétation de Lars Vogt, arrive sur scène le pianiste Nicholas Angelich, américain d’origine mais français d’éducation. Ce colosse d’apparence très nonchalante se révèle tout autre devant le clavier. Il prend possession du piano pour le très célèbre Concerto n°1 en mi mineur de Chopin. On sait que ce concerto fut en réalité le second malgré le titre trompeur. Le compositeur le créa en 1830 à Varsovie, lors de son concert d’adieu à sa chère Pologne natale. Le public de l’époque accueillit cette composition de manière très mitigée.
A la Roque d’Anthéron, la magie opère entre un chef d’orchestre très à l’écoute du soliste et un pianiste qui sert magnifiquement l’expression propre au romantisme du XIXe siècle.
Angélich allie une maîtrise technique impressionnante et une délicatesse constante dans l’expression. Le jeu de sa main gauche donne au concerto un relief exceptionnel. C’est du très beau piano qu’il nous a été donné d’entendre. Après la standing ovation bien méritée, l’artiste a offert en bis la Mazurka en fa mineur op 63 n°2 de Chopin, encore un très beau moment d’émotion.
En seconde partie de la soirée, le Royal Northern Sinfonia, le seul orchestre permanent du Royaume-Uni, nous a offert une interprétation très enlevée de la 7ème Symphonie de Beethoven, une conclusion digne du reste du concert. (D.B. Photos Samuel Cortès & M.A.)
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