Saisons de la voix 2020 : Gordes encore et toujours creuset de pépites
Raymond Duffaut président des Saisons de la Voix dévoile sa programmation 2020
Les Saisons de la Voix fêtent leur 12e année d’existence, la 3e sous la houlette de Raymond Duffaut.
C’est en présence des divers partenaires, institutionnels ou privés, que le président Raymond Duffaut a présenté, le 13 février, à l’hôtel de la Mirande à Avignon sa programmation 2020.
Il a remercié de leur soutien les partenaires institutionnels, qui font « un effort important… même s’il est toujours insuffisant », a-t-il glissé en souriant : Michel Bissière (vice-président du Conseil Régional, en charge de la culture), Maurice Chabert (président du Conseil Départemental, représentant également la Ville de Gordes, dont il fut maire), Elisabeth Amoros (vice-présidente du CD84, déléguée à la culture). Le contexte électoral (Municipales les 15 et 22 mars 2020) a permis quelques clins d’oeil.
Maurice Chabert n’a pu préciser le montant de la subvention, car « en période électorale les demandes se multiplient, et l’on découvre alors quantité de villages nouveaux qui, tous, font un travail d’exception ! ». Quant à Michel Bissière, qu’une trachéite avait privé de sa voix, il a soufflé que l’on ne pouvait pourtant pas, en cette période, « se permettre de perdre des voix » !…
Néanmoins tous ont réitéré leur soutien, pour assurer le maintien des exigences qualitatives, et ont salué l’engagement des bénévoles dans le tissu associatif quel qu’il soit.
Outre les institutionnels, d’autres partenariats se tissent ou se poursuivent : le Musée des fibres nobles de Pierre Brun-de Vian-Tiran, le Musée de la lavande de Coustellet qui avait accueilli une « déambulation lyrique » mémorable en 2019, l’hôtel de la Mirande à Avignon, le Centre Français de Promotion Lyrique, l’hôtel des Bories à Gordes, et diverses entreprises. Ainsi que des partenariats artistiques qui se confortent (les Concerts au coucher de soleil d’Oppède) ou s’instaurent (les Musicales du Luberon).
Raymond Duffaut confirme la constante volonté d’excellence des Saisons, depuis Monic Cecconi-Botella la fondatrice jusqu’à l’équipe actuelle. Il demeure sur les fondamentaux qui ont assuré la visibilité et le succès des éditions précédentes : un creuset de pépites, qui accueille aussi bien des jeunes artistes en promesse (et l’histoire a très vite donné raison aux choix des Saisons, confirmant ainsi le président – s’il en était besoin – comme dénicheur et révélateur de talents) que des valeurs sûres, comme Patrizia Ciofi et Karine Deshayes en 2019. Et toutes deux ont été révélées en leur temps par… Raymond Duffaut !
En 2020 donc, toujours quatre Saisons, toujours quatre moments forts.
Le printemps se déclinera sur plusieurs rendez-vous, avec le 12e concours international de la mélodie sous la présidence cette année de Béatrice Uria-Monzon (28-29 mars), puis, en mai des masterclass (le 7 mai au Conservatoire de Cavaillon – une première -, et les 8 et 9 mai à Gordes) dont les lauréats donneront un concert de printemps (10 mai) ; un spectacle musical festif sera donné quelques jours plus tard dans les jardins de l’hôtel des Bories (31 mai) : d’ici-là, la jeune soprano Marie Perbost sera-t-elle sacrée à Metz (et sur France-Télévisions) le 21 février Victoire de la musique dans la catégorie Révélation lyrique pour laquelle elle est nommée ?
Quant à l’été, il commencera par « le Soleil de Naples » apporté par 3 ténors (21 juin), pour la première fois pour la Fête de la musique, et dans le cadre des Nuits romantiques des Plus beaux villages de France.
Le grand concert d’été (18 juillet) réunira Julien Dran – dont Raymond Duffaut aime à rappeler qu’il est la 3e génération de ténors que lui-même a suivis -, Vannina Santoni dont les débuts récents à la Scala – en remplacement au pied levé de Diana Damrau dans Roméo et Juliette de Gounod – ont été très remarqués, avec le jeune baryton Jérôme Boutillier et le pianiste Karolos Zouganelis. Le public aura plaisir à y entendre un répertoire connu (des extraits des Pêcheurs de perles et de La Traviata), dans un souffle de jeunesse et de talent.
Le 27 septembre, c’est le soleil d’automne enflammant les hauteurs du Luberon qui saluera un duo soprano/piano. Si le talent est héréditaire, Tatiana Probst est assurément bénie des fées, en tant que petite-fille de la comédienne Gisèle Casadesus, fille du compositeur Dominique Probst et nièce du chef Jean-Claude Casadesus. Soprano et compositrice elle-même – de symphonies notamment -, elle offrira, avec Aeyoung Byun au piano, « les Démons de [ses] nuits », mélodies ou arias, signés Mozart, Duparc, Ravel, Chausson… ou Probst !
On ira enfin jusqu’au bout du millésime grâce au Concert du Bout-de-l’An (29 décembre), heureuse initiative de 2018, qu’animeront les lauréats du concours de la mélodie 2020, qui auront été couronnés au printemps, et qu’accompagnera/ont sans doute quelque(s) grand(s) aîné(s) : ce sera « le bouquet final que le public est en droit d’attendre en cette fin d’année ».
Par des programmes à la fois festifs et ambitieux, par une politique tarifaire compétitive, et par des actions de décentralisation et de sensibilisation, les Saisons de la Voix de Gordes comptent bien conforter leur image et s’imposer toujours plus comme une force de proposition musicale de premier plan. (G.ad. Photos M.A.)
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