Musée de la lavande, Coustellet (84), 18h45. « Quand les parfums, les couleurs et les sons se répondent ».
Verdi, La Traviata. De Falla, extrait des Canciones populares. Puccini. Bellini, I Puritani. Massenet, Thaïs. Vivès, Dona Francisquita. Donizetti, Lucia di Lammemoor. Verdi, Falstaff. Strauss, Die Fledermaus. Chopin, Nocturne n°1. Textes et poèmes.
Théâtre des Terrasses, Gordes (84), 21h45. « L’amour jusqu’à la déchirure »
Gounod, Faust. Verdi, La Traviata. Bizet, Carmen. Gounod, Roméo et Juliette. Leigh, L’Homme de la Manche. Bellini, I Capuletti e i Montecchi. Verdi, Otello. Léo Ferré, « Avec le temps ». Piaf, « Quand on n’a que l’amour ». Chopin, Nocturne en do mineur, Opus 48 n°1. Prokofiev, Roméo et Juliette, pas de deux. Textes de Théophile Gautier, Maurice Maeterlinck, Jean Cocteau, François Garagnon, Paul Eluard, Henry de Montherlant, Christiane Singer.
Dans les effluves bleutées de la lavande, puis sous les étoiles, ce fut une très belle soirée ce samedi 22 juin aux Saisons de la Voix de Gordes, pittoresque village perché du Vaucluse. Une entrée suave dans l’été.
Au Musée de la lavande, c’est un récital de haute volée qui a inauguré en beauté un partenariat qu’on souhaite pérenne. Entre visite guidée dès 16h45 et cocktail dînatoire en clôture, le concert-spectacle était résolument synesthésique, sous le poétique parrainage de Baudelaire : « Quand les parfums, les couleurs et les sons se répondent ». A la croisée des essences enivrantes et des bouquets délicats, ainsi que des pépiements têtus d’oiseaux sous l’olivier, un public charmé – enfants compris – a été totalement baigné dans ces « correspondances » sensorielles.
La jeune soprano catalane Sara Blanch, à laquelle Musiques en fête avait déjà offert une belle ovation trois jours plus tôt, a fait passer les muses dans l’air tiède de Provence. Sa présence lumineuse, sa voix agile et claire, sa personnalité sensible et attachante, ont su donner une cohérence à la forme kaléidoscopique du récital, incarnant avec la même intensité Violeta, Thaïs (« Dis-moi que je suis belle » : le public charmé avait alors pour elle les yeux d’Athanaël) ou la bouleversante Lucia.
Le piano de Gian-Rosario Presutti a insufflé la même grâce à ces airs belcantistes, comme au Nocturne solo.
Quant au régional Franck Licari, sa triple formation de comédien-danseur-chanteur, lui a permis de n’être pas qu’un faire-valoir ; sa mise en voix a donné aux textes intercalés une réelle consistance, et sa présence a réussi à être expressive, même muette. Un moment d’élégance parfumée…
Autre cadre magique, celui du théâtre des Terrasses de Gordes, qui a accueilli la seconde partie de soirée, « L’Amour jusqu’à la déchirure », dans le cadre de la Nuit romantique des plus beaux villages de France. Tout un programme !
C’est encore le regard de Nadine Duffaut qui, dans une mise en scène porteuse de sens, a fait vibrer cette première nuit d’été. Malgré plusieurs défections successives (soprani, Aurore Auteuil en récitante attendue, piano…), parfois de dernière minute, pour autant « le spectacle continue… », et le professionnalisme de chacun a assuré la qualité de l’ensemble.
En subtile transition avec le volet précédent de Coustellet, Fabienne Conrad et Sara Blanch (en Mireille et Vincenette) ont mis la soirée sous le sceau de la lavande. Dans l’écrin minéral éclairé par Gaëtan Seurre, Mitch Leigh était bien évidemment au cœur du spectacle, avec l’Homme de la Mancha, qui lui a donné son titre, et dont nous avons encore dans l’oreille, malgré nous, Jacques Brel, ou, plus récemment, Nicolas Cavallier ; cette « quête » de « l’inaccessible étoile », joliment chorégraphiée par Eric Belaud, a été dansée avec beaucoup de sensibilité par Anthony Beignard – qui fut, adolescent, un poulain de Roland Petit -; et bien interprétée par Thomas Bettinger, qui n’a pas démérité après ces redoutables devanciers.
L’ombre tutélaire du couple Roméo et Juliette veillait également sur la soirée, grâce à Gounod, Bellini ou Prokofiev. Tout le plateau en a été inspiré, dans une belle homogénéité d’ensemble : les deux pianistes (Paul Montag, et, dans une moindre mesure, Maya Berdieva), les deux danseurs du Ballet de l’Opéra d’Avignon, aériens (Noémie Fernandes et Anthony Beignard), le ténor Thomas Bettinger, la jeune soprano Sara Blanch (dont le charisme irradiait, même dans un rôle secondaire), et Franck Licari en récitant et maître de cérémonie distingué. Seule la soprano Fabienne Conrad a semblé ignorer que le talent se manifeste dans la simplicité… (G.ad. Photos G.ad.)
Prochain rendez-vous. Lundi 15 juillet, 21h (report au lendemain en cas de mauvais temps), Gordes, théâtre des Terrasses, Patrizia Ciofi (soprano) et Kira Parfeevets (pinao), dans les plus grands airs d’opéra. En 1e partie, Anne-Lise Polchlopek (mezzo-soprano), Juliette Journaux (piano).
Informations au 06 84 77 97 36 ou sur www.lessaisonsdelavoix.com
Réservations : Francebillet.com, ou au 04 90 71 02 75 (OT de Gordes).
Clarice Primeau dit
Merci pour toutes ces informations très utiles ! 🙂
Classique dit
Merci de votre visite sur Classiqueenprovence. Votre avis nous est précieux.
Cordialement,
G.ad.