Une belle adaptation de la pièce de Beckett
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Théâtre Au bout là-bas, 21h00, durée : 1h15. Du 5 au 26 juillet, relâche les 8, 15 et 22 juillet. Réservations au 06 41 30 53 27
Comme tous les textes de Beckett, celui de Oh les beaux jours nous plonge dans une profonde réflexion sur la vie humaine, sur son sens. Celle-ci met en scène deux personnages, Willie et Winnie. Le premier dort dans un coin, semble distant ; on comprend néanmoins qu’il veille sur sa compagne, et reste avec elle pour l’aider et la soutenir. Elle, est enterrée jusqu’à la taille dans une sorte de sable. Elle ne peut plus se déplacer, mais elle continue à bouger, à prendre soin d’elle, à se maquiller car elle a tout à portée de main afin de pouvoir le faire. Au fur et à mesure de la pièce, elle peut de moins ne moins bouger, elle finira d’ailleurs enterrée jusqu’au cou, comme si la terre l’engloutissait peu à peu. Malgré tout, elle garde un optimisme à toute épreuve, elle cherche toujours à trouver le petit point positif qui fera que sa journée aura un sens et pourra tout de même s’éclairer. Elle cherche à donner du sens à ses journées malgré l’absurdité du monde.
Elle, est interprétée avec beaucoup de force par Frederica Gamba, au petit accent charmant. Lui, a un rôle ingrat, il traîne difficilement son corps qui ne veut plus lui répondre. Il est interprété avec beaucoup de justesse par Jean-François Hoche.
La mise en scène de Jérôme Méla est très classique et reprend les différents codes que Beckett a donnés. Très peu de décor, la force tient au texte, juste quelques accessoires.
Ce théâtre ne nous laisse pas indemne. Il nous pousse à réfléchir au sens de la vie. Il donne une vision très noire de celle-ci mais, malgré tout, dans toute cette noirceur, la force de conviction de Winnie que la vie vaut d’être vécue avec toutes ses difficultés et les corps qui s’affaiblissent, éclaire la pièce et nous donne envie d’y croire. Une belle leçon de courage qui force à aller de l’avant.
Sandrine. Photo Compagnie AJM
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