Nemanja Radulovic, violon, & l’Ensemble Double Sens
Vivaldi, Les quatre saisons
Aleksandar Sedlar (n.1982), Spring in Japan
Rimsky-Korsakov (arrangement Sedlar), Suite symphonique Shéhérazade, opus 35
Nous avons vu et entendu bien des fois Nemanja Radulovic, à la radio, à la télévision, sur scène, en entretien téléphonique ou de visu (notre entretien en 2013)… ou sur les réseaux sociaux en septembre 2020, où, positif au coronavirus, il se filmait avec beaucoup d’humour confiné dans sa chambre d’hôtel de Budapest.
Nous l’avons vu en scène à Bagnols-sur-Cèze en 2011 avec la pianiste avignonnaise Laure Favre-Kahn où le duo avait réussi à illuminer la sinistre salle des fêtes, puis à l’Opéra d’Avignon – avec son ensemble Les Trilles du Diable en 2013, ou avec Susan Manoff ou avec encore Laure Favre-Kahn -, enfin à Marseille en 2019 avec l’Ensemble Double Sens… mais aussi aux Chorégies, dans le cadre de Musiques En Fête dès 2012 (photo MEF 2021@Philippe Gromelle) : à chacun de ses concerts il subjugue le public ; on ne casse pas les fauteuils, on ne hurle pas autour de la scène, mais dès les premières notes il vous enveloppe dans le tourbillon de ses trilles diaboliques.
On ne présente plus cet électron libre, qu’on croit connaître, mais qu’on découvre toujours nouveau, toujours où on ne l’attend pas. Non pas qu’il chercherait à tout prix à « faire le buzz » comme on dirait familièrement dans une expression …, mais parce qu’il ne cesse d’explorer la musique comme un territoire toujours nouveau.
Né en Serbie en 1985, d’une famille où ses deux sœurs et lui seront la première génération de musiciens, Nemanja Radulovic vient en France – en famille – à 7 ans, et entre au CNSMD de Paris à 14 ans. Il enchaînera les récompenses (plusieurs Victoires de la Musique) comme il enchaîne quelque 100 concerts par an.
C’est ce qui ressort de Nemanja, de ses interprétations et de sa présence scénique : à la fois un immense talent, inclassable, et une extrême gentillesse, une humanité désarmante.
Son ensemble Double Sens créé en 2008, à deux nationalités, est un pont jeté entre la Serbie et la France, ses deux pays de cœur.
Quant au duo Vivaldi et Sedlar : c’est un pont également entre le baroque italien et le parfum des jardins japonais en pleine floraison, par la grâce d’un compositeur-arrangeur serbe à peine plus âgé que l’interprète ; Nemanja avait donné ce même programme (4 Saisons et Spring in Japan) le 7 décembre 2011 à la salle Gaveau (https://www.youtube.com/watch?v=o_qNH4lQkfI ) : ce petit bijou d’une dizaine de minutes, Spring in Japan, devenu désormais presque un classique, était ce soir-là une grande première européenne.
Gageons que ce 2 juillet 2021, sur la scène du théâtre antique d’Orange, ce sera une grande première sous les étoiles…
G.ad.
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