Voir aussi tous nos articles sur le Festival Off 2023
Espace Saint Martial, 19h, durée 1h20. Du 7 au 29 juillet Relâches : 9, 16, 23. Rés. 04 86 34 52 24, ou 06 14 22 92 38
Grand large
Moby Dick c’est – en première lecture – un formidable roman d’aventures qui nous fait partager la vie à bord d’un baleinier sur tous les océans du globe ; c’est également un roman métaphysique qui illustre la lutte du Bien et du Mal. Qui est le mal ? la baleine blanche monstre inatteignable, ou le capitaine Achab muré dans son orgueil et son obsession de vengeance ? Cet esprit de vengeance qui conduit inexorablement à un affrontement final pathétique entre l’homme et la baleine, symbolisant la confrontation de l’humanité avec des forces insondables de la nature.
C’est aussi une riche étude des personnages qui forment l’équipage du Pequod.
Ce roman intemporel, plein de bruits et de fureur tant dans l’action que dans l’exploration de l’âme humaine est-,daptable au théâtre ? Cela paraît bien improbable..
Et pourtant, la Compagnie « les vagabonds » relève avec maestria ce pari apparemment intenable.
D’abord grâce à une épatante mise en scène inventive dont les effets scéniques sobres et à l’astuce admirable portent le public dans l’intimité du Pequod. On en veut pour preuve que les rires importuns qui émaillent tout spectacle (ou presque) ont disparu au bout de quelques minutes tant l’intensité dramatique tient le public et lui impose silence. Avec une mention particulière pour l’illustration symbolique de la fin d’Achab détruit par la baleine blanche.
Et puis, il y a les acteurs. Ils sont quatre à interpréter plusieurs rôles sauf Achab dont l’amplitude écrasante ne permet pas de partage.
Les superlatifs mériteraient tous d’être déployés et les esprits malins ne manqueraient pas d’y voir la flagornerie d’un chroniqueur en panne d’inspiration. Qu’ils viennent seulement voir le spectacle, et acceptent de le « recevoir » pleinement.
Il n’est qu’à entendre l’impressionnante ovation qui a salué la fin de la représentation et qui a dû s’interrompre car « un autre spectacle nous suit et nous devons libérer le plateau ». Un spectacle de plénitude à ne pas manquer.
Alain.
Un autre Moby Dick se joue aux Gémeaux, que nous avons vu aussi. Il ne s’agit pas là d’une autre version de l’oeuvre de Melville, mais d’un spectacle sur la vie des dockers devant décharger un énorme porte-conteneurs baptisé « Moby Dick ».
Laisser un commentaire