Mille cent jours, Théâtre des Gémeaux, 13h15 du 05/07 au 26/07 (relâche les mercredis) Tel 04 88 60 72 20 et aussi par Internet. Théâtre contemporain.
Comment se reconstruire en faisant passer le tragique par l’humour !
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Alexandre, Régis Romele, est au milieu de la scène sur des plots qui pourraient bien être un lit médicalisé. Il est entouré de rideaux blancs pouvant représenter ces grandes salles d’hôpitaux d’autrefois, mais surtout avec lesquels Moïse Hill fera jouer la lumière et apparaître ou disparaître les acteurs. Il saura modifier l’intensité et les couleurs pour changer l’atmosphère de chaque scène. C’est bien vu.
Alexandre, du fond de son coma, narre l’accident qu’il a subi et les premiers jours de son hospitalisation. Dès ce premier tableau, les spectateurs ressentent que la pièce sera bien plus que la narration d’un calvaire de mille cent jours.
Auprès d’Alexandre, se succèdent Sophie, sa compagne, et Paul, son frère, tout d’abord désemparés, puis réagissant selon leur personnalité au cours de cette longue convalescence.
A plusieurs moments, Sophie, se bat avec la mutuelle et l’assurance. C’est très bien joué par Laetitia Richard et le public rit, jaune, car nous sommes nombreux avoir connu ce type de dialogue de sourds.
D’ailleurs, ce n’est pas le seul moment qui nous renvoie à du vécu. Régis Romele a réellement été hospitalisé 1.100 jours ! C’est peu dire qu’il sait faire passer le ressenti face à la succession de situations. Alors, ce qui est appréciable dans l’écriture et la mise en scène de Stéphane Titeca, c’est qu’il ne nous plonge pas dans le pathos. Il interprète en outre le frère déconnecté d’Alexandre, ainsi que le très original chirurgien arménien. Après la représentation, Régis et Stéphane ont précisé qu’ils avaient longuement échangé après l’accident. La complicité n’est pas factice, au contraire, très fine.
En revanche, on peut s’interroger sur la pertinence des digressions avec la « batavia » , une salade. Pourtant, Agathe Sanchez interprète aussi, avec beaucoup de justesse, l’infirmière ô combien importante dans le milieu hospitalier.
Mille cent jours résonnera, à coup sûr, pour beaucoup de spectateurs. Cette pièce aborde de nombreux aspects d’un gros pépin de santé sans rien en cacher, mais avec un humour positif et optimiste. C’est solaire !
Norbert. Photo Manon Debarre
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