Cathédrale d’Apt. Musicales du Luberon, Concerts de printemps (Ascension & Pentecôte). « Orgue et voix vers le divin »
Marie-Ange Todorovitch mezzo/soprano (entretien avant concert), Eric Latour orgue
Alessandro STRADELLA (1639-1682), Pietà, Signore
Andre ISOIR (1935), Prélude
César FRANCK (1822-1890), Panis angelicus
Robert SCHUMANN (1810-1856), Freu dich sehr o liebe Seele (Réjouis-toi, chère âme)
Johann PACHELBEL (1653-1706), Cinq variations sur le même choral
Franz SCHUBERT (1797-1828), Ständchen
Robert SCHUMANN (1810-1856), Gens et pays étrangers
Franz SCHUBERT (1810-1856), Ave Maria
Jules MASSENET (1842-1912), Ave Maria
Louis LEFEBURE-WELY (1817-1869), Andante, chœurs de voix humaines
Jules MASSENET (1842-1912), Pie Jesu
Georg Friedrich HAENDEL (1685-1759), Rinaldo : Lascia ch’io pianga
VOLUNTARY, Xerses : Ombra mai fù
Passion, chaleur et puissance
(photos G.ad.)
Passion, chaleur et puissance… ont signé ce concert de printemps.
Marie-Ange Todorovitch n’est certes pas adepte des demi-mesures. Elle offre en concert la même générosité que dans la vie. Puissante et chaleureuse jusque dans la délicatesse. Puissance de la voix, ronde et souple, légèreté dans l’interprétation, montant comme une prière dans la cathédrale d’Apt pourtant glaciale en ce début de printemps. Et quand s’est élevé l’Ave Maria de Schubert, un rayon de soleil a illuminé le chœur, que l’artiste a cueilli dans son regard. Et c’est nimbée de lumière qu’elle a terminé le concert. Son timbre clair, sa projection précise, n’ont rien de cette émission palatale qui assombrit et voile jusqu’à l’emprisonner la palette de tant de mezzo-soprano !
L’accord de Marie-Ange Todorovitch avec Eric Latour l’organiste se joue sur un simple regard, sur un geste discret. Même si la disposition – l’une dans le chœur, l’autre à la tribune – ne favorise guère la complicité, comme nous l’a confirmé l’instrumentiste au sortir du concert. L’Ave Maria de Massenet au clavier a néanmoins livré une finesse qui n’a pu que réjouir le compositeur, les autres pièces de la soirée étant livrées plus staccato.
C’est une assistance fort honorable qui avait choisi ce concert, pour le seul long week-end du mois de mai.
Sur l’orgue d’Apt récemment restauré et inauguré l’an dernier par Andrea Marcon dans le même cadre, Marie-Ange Todorovitch et Eric Latour ont ainsi ouvert le Festival de printemps des Musicales du Luberon, traditionnellement fixé à l’Ascension et Pentecôte. Un beau programme de musique sacrée traversant plusieurs siècles, et prolongé par deux bis dont une Vie en rose entonnée par toute l’assistance, dans la dynamique communicative de la chanteuse s’improvisant chef de chœur jusque dans la nef.
Famille et amis étaient venus entendre les artistes, et parents, sœurs (tous chanteurs), et proches, ont posé après le concert avec les organisateurs, pour des photos fort sympathiques. On se réjouit que la saison 2016-2017 permette d’accueillir plusieurs fois Marie-Ange Todorovitch, avec sa simplicité chaleureuse et son talent, à Avignon, Marseille et Toulon.
G.ad.