Les enjeux de notre société magistralement exposés
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Théâtre Le 11. Avignon, 12h00 durée : 1h35. Du 5 au 26 juillet, relâche les 11 et 18 juillet. Réservations : www.11avignon.com
Une plongée théâtrale dans des problématiques si tristement actuelles. Les sujets de Made in France sont multiples : la délocalisation des usines, les combats syndicaux, la politique, le rôle de l’État, la réinsertion après la prison… La grande force de ce spectacle est de traiter tous ces sujets si proches de nous, en mêlant à la fois l’humour, la satire, la réflexion, en ouvrant les différents champs du possible.
La mise en scène est très rythmée, on passe d’un tableau à l’autre à l’aide de panneaux de noirs opaques que les comédiens déplacent, et qui deviennent séparations, portes et même tables. Nous sommes plongés au cœur d’une usine grâce à une batterie qui reproduira les bruits d’une chaîne de montage.
On est tenu en haleine tout du long car on veut connaître le sort de ces ouvriers à qui l’on vient d’annoncer la fermeture de l’usine. Ils veulent combattre cette décision, de façons différentes. La force de ce spectacle est de nous laisser voir les différents moyens d’action et de nous interroger sur les meilleurs à adopter ; mais y en a-t-il ? On suit aussi le parcours d’Émile, un homme en liberté conditionnelle, qui doit travailler dans cette usine. Vont alors se mêler ses intérêts personnels et ceux de l’usine, parfois convergents, parfois divergents.
C’est à une véritable satire politique que se livre cette pièce. Suite à l’intervention médiatique, les politiques s’emparent de cette affaire et vont réfléchir à des solutions pour la sauver ; les propositions sont toutes différentes. Les travers, les malversations, les collusions, les luttes d’influence sont dénoncées. L’humour alterne avec les réflexions politiques et philosophies.
Les comédiens sont tous brillants dans leurs rôles, passant avec une grande dextérité de l’un à l’autre, parfois en caricature, mais qui sonne tellement vrai !
Une pièce très forte sur notre monde, dans lequel nos usines doivent rester concurrentielles tout en préservant un modèle social décent.
Sandrine. Photo Julien Despretz
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