L’une des pages tragiques de notre histoire, avec des réflexions très modernes sur le monde, et servie par des acteurs talentueux
Théâtre du Chien qui fume. Du 7 au 29 juillet, 14h20, 1h20. Relâche les 12, 19, 26
Réservations au 04 84 51 07 48
Une plongée dans l’Histoire – et quelle histoire !-, celle de deux grandes figures de la France : Léon Blum et Georges Mandel, prisonniers près du camp de Buchenwald en 1944. Livrés comme otages par le gouvernement de Pétain, étant tous les deux juifs. Leur destin les rapproche, et pourtant leurs convictions et leur tempérament les opposent. Blum, calme et posé, est un admirateur de Jaurès tandis que Mandel, emporté et impulsif, ne jure que par Clémenceau.
Cette pièce nous fait donc assister à leurs échanges, leurs débats ; chacun nous expose sa vision de la politique dans des dialogues ciselés et denses absolument passionnants, dont certains résonnent à nos oreilles d’une manière très actuelle. Tout va crescendo et ce qui semble au début une simple conversation finira en une sorte de duel moucheté. Mais au-delà de la politique, ces hommes nous confieront aussi leur vision de la vie, de la mort ; une mort toute proche pour l’un des deux après ce que les nazis qualifient d’assassinat de Philippe Henriot (ministre de la propagande). Ils ne nous épargnent pas non plus leurs angoisses.
Pour soutenir un tel texte, il fallait des comédiens qui sachent en rendre la puissance : c’est le cas avec Emmanuel Dechartre en Blum plein de sagesse et de bienveillance, et avec Christophe Barbier, tantôt froid et bourru, tantôt plein de fougue et emporté. Simon Willame a quant à lui la lourde tâche d’incarner le geôlier nazi plein d’humanité, et il le fait avec force et précision.
Les images d’archives et la projection de l’image du camp sur l’écran en fond de scène rendent plus saisissant encore l’ancrage de la pièce dans son époque.
Un dialogue incisif qui nous renvoie à l’une des pages tragiques de notre histoire mais avec des réflexions très modernes sur le monde, la politique, la liberté, le tout servi par des acteurs talentueux.
Sandrine. Photo J.Stey
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Et notre présélection, évidemment subjective
Un peu de légèreté, avec notre jeu-concours culturel de l’été
Марк dit
Juin 1944, une prison en Allemagne. Derrière les barreaux, deux hommes côte à côte, et face à face : Léon Blum, fidèle de Jaurès et chef du Front populaire et Georges Mandel, collaborateur de Clémenceau. La mort immédiate s’annonce, pour l’un d’entre eux. L’intensité de leur dialogue se nourrit de cette angoisse, de leurs mémoires contrastées, de leurs tempéraments opposés, de leurs pudeurs bousculées, de leurs connivences révélées. Ils nous parlent de la République, au coeur de ses contradictions et au plus haut de sa dignité. « Un texte superbe. Bouleversant » – Le Journal du Dimanche « Confrontation d’une grande intensité. Dialogue de haute tenue » – L’Histoire » Instructif et bouleversant » – Le Figaroscope
Classique dit
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