Un combat nécessaire, celui de Bobigny, et redevenu tellement actuel
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Théâtre des Gémeaux, 16h30, durée : 1h20. Du 5 au 26 juillet, relâche les 9, 16 et 23 juillet. Réservations au : 04 88 60 72 20
Ce procès d’une vie, c’est celui de Marie-Claire et des différentes femmes qui l’ont aidée à avorter. Ce procès, c’est celui de Bobigny dans lequel Gisèle Halimi a décidé de se battre contre la loi anti-avortement.
L’accueil est original et nous plonge immédiatement dans le combat mené tout au long de la pièce : celui de la liberté des femmes et du droit à disposer d’elles-mêmes et de leur corps. Nous sommes accueillis par Simone de Beauvoir et d’autres militantes de ces droits des femmes. Nous sommes conviés à une réunion de partisanes, et les interactions avec le public nous impliquent totalement dès le début.
L’écriture de Barbara Lamballais et Karina Testa est riche et nous permet de suivre avec beaucoup d’habileté l’histoire des différentes femmes de la pièce, leur passé, leur vécu, tout ce qui expliquera ensuite leur rôle dans ce récit.
La mise en scène est dynamique et nous fait passer habilement d’une histoire à l’autre. Tout est intelligemment construit pour nous mener au moment si intense et décisif : ce procès brillamment représenté et incarné. Les décors sont simples : un banc, quelques sièges, des panneaux noirs qui bougent et selon les lumières masquent ou dévoilent les portants pour changements de costumes en fond de scène.
Les comédiennes sont brillantes de justesse dans les émotions qu’elles expriment et qu’elles nous font partager avec force, mais aussi dans l’expression de leurs idées. Elles passent adroitement d’un rôle à l’autre en changeant d’accessoire et de costume. Clotilde Daniault est exceptionnelle en Gisèle Halimi, incarnant avec force et puissance cette lutte que son modèle a menée d’abord pour être avocate, mais aussi son combat pour aider toutes les femmes.
À l’heure où même dans des pays démocratiques le droit à l’avortement est remis en cause, et parce qu’au-delà de l’avortement ce sont les droits fondamentaux de toutes les femmes qui sont défendus, cette pièce est nécessaire et son message doit être transmis au plus grand nombre.
Sandrine. Photo Amélie Lextreyt
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