Un William énigmatique ? Non, ce n’est pas Shakespeare. C’est « l’autre » William.
William Mesguich.
Dix productions cette année, c’est sans doute un record absolu.
Jusqu’à présent, le record était détenu par l’inoxydable Pierrette Dupoyet, qui, depuis 37 ans, écrit, met en scène et joue, trois ou quatre pièces par festival. Mais cette année, chapeau bas devant William, dont le nom apparaît dans dix titres, parfois sous plusieurs casquettes.
–Chagrin pour soi (de Virginie Lemoine et Sophie Forte, seule entorse à un répertoire littéraire de référence), Gémeaux, 20h45, 1h30 : interprète, (photo Karine Letellier)
–Cyrano, Balcon, 14h, 1h20 : collaboration artistique,
–Fluides (que nous avons vu en 2018), Au Coin de la lune, 20h15, 1h20 : metteur en scène,
–Le Corbeau blanc, Théâtre la Luna, 14h05, 1h15 : metteur en scène,
–Le Souper, Théâtre des Gémeaux, avec Daniel Mesguich, 19h30, 1h15 : co-metteur en scène, interprète,
–Liberté !, Essaïon-Avignon, 13h10, 1h05 : metteur en scène,
–Macbeth, Théâtre des Gémeaux, 17h50, 1h20 : interprète,
–Misérables (que nous avons vu en 2018), Espace Roseau Teinturiers, 17h20, 1h05 : metteur en scène,
–Artaud-Passion, Théâtre du Roi René, 12h30, 1h10 : interprète,
–Une histoire vraie, Théâtre La Luna, 11h20, 1h05 : metteur en scène.
Certes, William n’est sur les planches « que » dans quatre spectacles, parfois avec plusieurs casquettes ; et il ne met en scène « que » six productions, dont il doit, je présume, surveiller le bon déroulement, au moins dans les premiers jours du festival. S’agissant des autres titres, ouf ! le travail s’est réalisé en amont, dans l’écriture (deux) ou la collaboration artistique (un).
Imaginons les journées de William. Il joue de 12h30 à 13h40 au Roi René (Artaud-Passion). Puis enchaîne trois titres, heureusement dans le même lieu, le théâtre des Gémeaux : de 17h50 à 19h10 Macbeth, de 19h30 à 20h45 Le souper, enfin de 20h45 à 22h15 (Chagrin pour soi). Ah si, il peut glisser une grasse matinée et une petite sieste, mais devra zapper le dîner et se rattraper sur un… souper tardif. Toutefois, entre les 4 spectacles, on décroît en intensité dramatique, même si l’engagement scénique est aussi fort.
S’il veut superviser ses autres spectacles, il devra déjeuner tôt, et foncer, du Roi René au Balcon, passant d’Antonin Artaud à Cyrano : le grand écart ! Du coup, tant pis pour la sieste ! D’autant, que, à la même heure, il devrait être en même temps à l’Essaïon, au Balcon et à la Luna. Et il pourra à peine saluer en passant l’Espace Roseau Teinturiers avant d’endosser l’habit de Macbeth.
De 12h30 à 20h45, c’est presque non-stop…
Certes, il fera relâche d’interprète les 8, 15 et 22 aux Gémeaux pour Le Souper ; et le 24 pour Artaud-Passion (Roi René). Mais aucune relâche pour Macbeth (Gémeaux).
Et il a confié quelque part qu’il assiste, en spectateur, à une vingtaine ou une trentaine de pièces en juillet. Du moins peut-être était-ce « avant »…
Quand tous les artistes finissent le marathon du festival sur les rotules, William est un cas, vraiment… On tremble pour lui… C’est vraiment inédit.
D’autant qu’il a beaucoup de talent et qu’il vit chacun de ses rôles comme si c’était le seul, le dernier. Talent, exigence, investissement. Un vrai phénomène. A ne pas manquer !
G.ad.
Mesguich dit
Bonsoir et merci pour votre éclairage de mes pièces au festival.
Juste pour vous dire que Mesguich ne prend pas de S et que je ne suis pas co-auteur de Fluides ni d’une histoire vraie. C’est Esteban Perroy qui en est l’auteur.
Amicalement.
William
Classique dit
Merci, William, pour cette lecture attentive. J’ai rectifié selon ces indications, et complété par ailleurs. Bon festival, et sans doute à bientôt ! Amicalement, G.ad.