Les 6, 8 à 13, 15 à 20 juillet 2019, 12h-13h. Jardin de la bibliothèque Ceccano
Avec Aline Belibi, Elan Ben Ali, Déborah Lukumuena, Neil-Adam Mohammedi, Yuko Oshima, Julie Pilod, Jordan Rezgui, Souleymane Sylla et des citoyens amateurs de théâtre
Conception, Blandine Savetier. Texte Homère. Traduction Philippe Jaccottet
Montage et dramaturgie, Blandine Savetier, Waddah Saab. Composition, percussions, Yuko Oshima. Assistanat à la mise en scène Julie Pilod. Production Festival d’Avignon, Compagnie Longtemps je me suis couché de bonne heure, Théâtre national de Strasbourg. Coproduction Festival Musica (Strasbourg)
Avec le soutien pour la 73e édition du Festival d’Avignon : Fondation SNCF, mécène du feuilleton du jardin Ceccano depuis cinq ans, SACD. Avec l’aide de Odéon-Théâtre de l’Europe, les Plateaux sauvages (Paris). Avec l’aimable autorisation de Theo Angelopoulos Heirs Association. En collaboration avec la bibliothèque Ceccano
Helléniste, familière de l’excellente traduction de Philippe Jaccottet, j’attendais avec une impatiente curiosité cette création autour de l’Odyssée. Je n’ai pas été déçue.
Le 1er épisode (samedi 6 juillet) est centré sur la figure de Télémaque, qui tente, dans le palais paternel, de préserver sa mère Pénélope des brutalités des prétendants, et qui part à la recherche de son père, emmené loin d’Ithaque depuis plus de dix ans par la mythique guerre de Troie. Passée la première surprise, dans le jardin de la médiathèque Ceccano, lieu charmant sous l’olivier malgré la canicule méridienne, on est emporté par la fougue d’un récit haletant, par la grandeur d’e l’épopée, sur continuo de percussions, jusqu’à quelques stridences agressives. Arrivent parfois, comme vagues mourantes sur la grève, assourdi, le murmure de la ville. Et voilà que jaillit et que se clame la parole d’il y a presque trois millénaires, comme elle a dû jaillir de la bouche des aèdes, dans la rudesse de sa profération et dans une parfaite intelligibilité. Télémaque et les comparses sont étonnamment présents, dans la rugosité d’une époque souvent brutale, s’adoucissant aussi dans la tendresse de guerriers qui n’avaient pas honte de pleurer et de gémir. La diversité culturelle des jeunes qui portent ce beau projet incarne le monde multiple de la Méditerranée, d’autrefois et d’aujourd’hui, et offre un souffle nouveau à ce mythe fondateur. Ne pas manquer les épisodes suivants, quotidiens sauf dimanche (G.ad.).
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