Remarquable, mais toutes les marionnettes ne sont pas destinées aux enfants…
Théâtre du Train bleu, 10h20 durée : 2h30 (navette comprise jusqu’au pôle culturel Jean Ferrat à Sauveterre). Du 5 au 19 juillet, relâche les 6 et 13 juillet. Réservations www.theatredutrainbleu.fr
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Les spectacles de marionnettes ne sont pas réservés aux enfants, et la compagnie avignonnaise Deraïdenz bien connue nous en fait une magnifique démonstration avec sa nouvelle création Le dernier jour de Pierre.
Les différents tableaux nous montrent le parcours de Pierre à la rencontre des habitants d’un village. À la première réaction d’hostilité va succéder une véritable intégration à la vie communautaire ; il partagera des moments heureux, de vie collective. Nous avons été impressionnés tant par la qualité des décors que par la justesse de la musique originale créée pour accompagner ces tableaux. Les prouesses techniques mises en œuvre sont époustouflantes : les décors sublimes changent, mais on change aussi d’échelle – nouveau Gulliver, Pierre peut être gigantesque ou minuscule, et les jumelles distribuées au public permettent de distinguer toutes les précisions du décor ou de se plonger dans un détail particulier du tableau présenté.
Ces scènes de joie, de rencontres, de partages, sont entrecoupées de moments détachés, de scènes violentes : un corps qui se délite, un corps sans tête habité de l’intérieur, mais aussi des combats, des déchirures. Ces moments semblent être comme ces tableaux de vanités qui nous rappellent que la vie est courte, qu’il faut en profiter tant que l’on peut. On se demande aussi, en lien avec le titre, si la maladie ne dévore pas Pierre de l’intérieur pendant qu’il évolue dans ce village. Ces scènes perturbent mais elles portent une réflexion philosophique très riche sur le sens de la vie au-delà de l’amitié et de la solidarité.
Un magnifique spectacle à voir pour la grande qualité des décors et des marionnettes, pour l’émerveillement qu’il procure à chacun, pour les nombreuses prouesses techniques de réalisation, mais aussi pour sa portée philosophique et pour les interrogations qu’il ne manquera pas de procurer à chacun d’entre nous. Un univers à découvrir et à faire découvrir.
Sandrine Thurot. Photo Serge Gutwirth
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