L’histoire vraie et touchante d’un orphelinat pour rescapés du génocide arménien
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Théâtre Buffon, 14h50, durée : 1h15. Du 5 au 26 juillet, relâche les 9, 16 et 23 juillet. Réservations au 04 12 29 01 24
Cette pièce raconte l’histoire authentique d’un orphelinat destiné à des garçons devenus orphelins suite au génocide arménien. Cette histoire c’est celle du grand-père de l’auteur, Xavier Kutalian, une histoire qu’il a découverte grâce à un livre retrouvé dans les affaires de celui-ci après sa mort et qui raconte l’aventure si extraordinaire de cet orphelinat.
Dans ce seul-en-scène, Xavier Kutalian lui-même incarne avec force tous les rôles. Il est le dépositaire de cette mémoire à transmettre et il le fait en y mettant tout son cœur. Cet orphelinat a une histoire peu banale. Il a été créé par un Arménien ayant fait fortune aux États-Unis, Howard Karagheusian, qui a décidé de fonder un orphelinat, d’abord en Turquie puis, le pays étant devenu trop hostile aux Arméniens, déplacé avec tous les enfants et tout le personnel d’encadrement, en France, au château de la Gaudinière dans le Loir-et-Cher. Le destin de cet orphelinat de garçons est vraiment extraordinaire ; son fondateur avait beau être porté par un idéal humaniste, il était loin d’être un gestionnaire avisé. Ce château l’avait fait rêver mais il s’est révélé un gouffre financier et mal adapté à l’accueil d’enfants ; et avec la crise de 29, il n’a pas pu résister bien longtemps. Néanmoins les sentiments généreux étaient là et un lien très fort a perduré pendant des années chez les anciens pensionnaires, qui se retrouvaient chaque année à l’endroit de ce château même après sa disparition.
La scénographie du spectacle est assez dépouillée : essentiellement des valises, symboles de cet exil que vivront les membres de cet orphelinat. La carte affichée nous montre le périple effectué. Les différents chapeaux permettent d’incarner les personnages. L’image dessinée du château est très belle. Le bateau en papier renvoie à l’univers de l’enfance et représente cette arche qui les sauvera.
Une très belle leçon d’histoire, de transmission et d’humanité qu’il est important d’entendre et de faire entendre.
Sandrine. Photo Alejandro Guerrero
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