Les Visiteurs du Soir présentent Laetitia Casta dans Clara Haskil, prélude et fugue, texte de Serge Kribus (publié par L’avant-scène théâtre) ; mise en scène, Safy Nebbou ; assistante à la mise en scène, Virginie Ferrere
Laetitia Casta. Piano, Isil Bengi
Scénographie, Cyril Gomez-Mathieu. Lumière, Eric Soyer. Son, Sébastien Trouvé. Conseillères musicales, Anna Petron & Isil Bengi. Répétiteur, Daniel Marchaudon. Costumes Saint Laurent
Production Les Visiteurs du Soir. Co-Production Le Liberté – scène nationale de Toulon. Création en résidence de partenariat avec le Théâtre Jacques Coeur de Lattes, l’Espace Carpeaux, Courbevoie et la Scène nationale Châteauvallon – Liberté, Toulon. Remerciements à la Bibliothèque cantonale et universitaire – Lausanne. Remerciements aux pianos Nebout & Hamm
Clara Haskil était à la fois lumineuse et discrète, enfant précoce et remarquablement douée – son « énigme » effraiera même des artistes confirmés – et pianiste de « génie », selon le mot de Chaplin qui la compare à Einstein et Churchill ! Pour incarner cette femme exceptionnelle, cette Roumaine qui a traversé le siècle (1895-1960) et l’Europe malgré sa santé fragile, cette complice artistique qu’appréciaient Pablo Casals ou Eugène Ysaÿe, qui, dès ses premières années pouvait reproduire de mémoire une pièce de Mozart ou Beethoven entendue une seule fois, Laetitia Casta est revenue à Avignon, après les Scènes de la vie conjugale en 2018. Elle a retrouvé le même metteur en scène, Safy Nebbou, dans un seule-en-scène écrit par Serge Kribus, joliment intitulé Clara Haskil, prélude et fugue.
Plus séduite en amont par le mystère de Clara Haskil que par son double d’un soir, je n’attendais guère de révélation de cette soirée. Or j’ai applaudi sans réserve la performance de Laetitia Casta, en scène – et presque toujours en voix – pendant une heure quarante ! Une actrice remarquable, par sa présence, sa diction, sa projection, et l’interprétation tout en nuances qu’elle a su donner d’un long texte écrit pour la scène – et appris, à une époque où tant de comédiens se contentent de lire ! -, avec ses variations de rythme, ses alternances de fluidité et de déroulement heurté, à l’image de la vie d’une pianiste que les épreuves n’ont pas épargnée.
La pianiste turco-belge Isil Bengi a coloré de son exquise sensibilité le dialogue mené avec le texte. Une mise en espace minimaliste – qu’un de nos voisins de salle a déplorée, regrettant l’absence d’une seconde voix – a souligné la sobriété de l’ensemble.
Le public, clairsemé mais enthousiaste, a su manifester son admiration, certains spectateurs par une ovation debout.
G.ad.
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