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La Scala Provence, 19h30, durée 1h15. Du 7 au 29 juillet, relâche les 10, 17 et 24 juillet. Réservations au : 04 65 00 00 90
La tension monte, inexorablement…
Cette pièce est l’adaptation par Élodie Menant de la nouvelle de Stefan Zweig et, comme celle-ci, elle réussit parfaitement à rendre la peur intense que ressent Irène, cette peur qui croît en intensité tout du long jusqu’au dénouement. Mais nous n’en dévoilerons pas plus.
Cette peur, c’est celle qu’Irène éprouve, parce qu’elle a trompé son mari et qu’elle a été surprise par celle qui se présente comme la femme de son amant. Or cette dernière va véritablement la harceler ; du chantage pour ne pas révéler au mari… Elle semble être partout, tout connaître d’elle, elle va jusqu’à la poursuivre dans sa propre maison. Irène se sent véritablement traquée. Et plus le temps passe, plus elle s’enferme dans ses mensonges, n’osant évidemment rien révéler à son mari, lui mentant même encore plus afin d’obtenir de lui l’argent que l’autre femme demande. Le jeu d’Elodie Menant (Irène) est vraiment très expressif, poignant ; elle rend avec une très grande justesse, en la distillant peu à peu, la montée de la peur, l’intensité de ses angoisses. Les deux autres acteurs savent eux aussi rendre à la perfection toute l’intensité dramatique de la pièce.
Le mise en scène amplifie toute l’intensité des sentiments. Les panneaux représentant d’un côté l’intérieur, de l’autre l’extérieur de la maison d’Irène se déplacent, se resserrent, se relâchent, mimant les sentiments, l’oppression… Nous sommes avec Irène, littéralement dans sa tête, au point que nous nous demandons parfois si la femme qui la harcèle est réelle ou est le fruit de son imagination, car si nous la voyons comme Irène, son mari, lui, ne la voit pas.
Ceux qui aiment les thrillers, auront assurément un coup de cœur pour cette pièce qui joue admirablement sur la tension psychologique tout du long et qui maintient un suspense haletant jusqu’à un dénouement qui contient tous les ingrédients pour surprendre.
Sandrine. Photo Karine Letellier
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