Une histoire vraie si tragique
Voir aussi tous nos articles du Festival 2025
Théâtre Espace Saint-Martial, 16h15, durée : 1h05. Du 5 au 26 juillet, relâche les 6, 13 et 20 juillet. Réservations au 04 86 34 52 24
Cette pièce repose sur une histoire vraie, celle de Marie-Louise Giraud qui sous l’Occupation a été condamnée pour avoir pratiqué des avortements, criminels à l’époque. Un jour, sa voisine lui demande de l’aider à « faire passer » son enfant car le père part pour le STO et elle-même ne peut assumer seule la maternité, elle va l’aider. Une voyante, qu’elle consulte régulièrement, lui envoie aussi des femmes qui ont besoin de ses services. Elle aide toutes ces femmes, mais elle se fait aussi payer. Son train de vie commence à faire parler, des rumeurs naissent, son mari qu’elle délaisse menace de la dénoncer. La lettre de dénonciation arrive, une enquête est alors menée et l’engrenage infernal du procès se referme sur elle.
Cette pièce, écrite par Sophie Jolis, nous fait vivre intensément cette histoire de Marie-Louise Giraud. Elle nous fait mesurer à quel point ce droit fondamental des femmes à disposer d’elles-mêmes a été considéré comme un crime pendant longtemps, surtout à une époque où la devise de la France est : « Travail, famille, patrie » : attenter à la famille, tuer des enfants à naître est alors intolérable, et elle le paiera très cher.
La mise en scène est dynamique et la scénographie ingénieuse : cette table-bureau au centre de la scène tourne et représente très bien le vertige dans lequel se trouvent les personnes autour. Les comédiens incarnent avec beaucoup de justesse les différents personnages. De la musique originale jouée sur scène accompagne la pièce, les personnages chantent à trois reprises. Nous n’avons pas trouvé d’intérêt à ces chants, surtout désagréablement sonorisés, alors que la musique, elle, souligne et accompagne les sentiments. Le chœur de lamentations est vraiment un moment très émouvant.
Une pièce riche et intense, basée sur une histoire vraie, montre à quel point les droits des femmes n’ont pas toujours été au centre des préoccupations, loin s’en faut. Un sujet redevenu, hélas, essentiel.
Sandrine. Photo Fred Atlan
Laisser un commentaire