Chica ! Chica ! Chic ! Ay ! Ay ! Ay ! Une parenthèse joyeuse, entre Espagne et Côte d’Azur…
Dimanche 24 novembre 2024, Théâtre de l’Odéon de Marseille…
La Belle de Cadix, opérette de Francis Lopez, à Marseille, Théâtre de l’Odéon (24 novembre 2024)
Didier Benetti, direction musicale ; Carole Clin Mise en scène ; Felipe Calvarro Chorégraphie
Caroline Géa, Maria Luisa ; Julie Morgane, Pepa ; Laurence Janot, Miss Hampton ; Jérémy Duffau, Carlos ; Gregory Juppin, Manillon ; Dominique Desmons, Dany Clair ; Gilen Goicoechea, Ramirez ; Antoine Bonelli, Le roi des gitans
Chœur phocéen
Orchestre de l’Opéra de Marseille
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C’est dans une nouvelle production signée de Carole Clin que le Théâtre de l’Odéon propose La Belle de Cadix, devant un public venu faire salle pleine. La notoriété du titre et les fameux « Chica ! Chica ! Chic ! Ay ! Ay ! Ay ! » de Luis Mariano contribuent sans doute à ce taux de remplissage idéal, tout comme d’ailleurs pour la concomitante Madama Butterfly à l’Opéra de Marseille, dont la série de cinq représentations s’achève également ce dimanche 24 novembre.
Comme souvent au Théâtre de l’Odéon, les moyens scénographiques sont réduits, mais s’avèrent d’une extrême efficacité pour figurer les lieux des scènes successives. L’image projetée sur le fond de scène de bord de mer agrémenté de palmiers, ainsi que les pots de plantes installés sur le plateau, évoquent clairement la Côte d’Azur. Puis on passe pour la suite dans le sud de l’Espagne, et ses différents tableaux : une auberge (espagnole, cela va sans dire !), un sentier de moyenne montagne avec vue sur la mer, le camp gitan, un balcon, une riche salle, etc. Les changements de décors sont rapides, effectués derrière un rideau peint tiré, aux motifs d’une guitare géante, ou encore d’une danseuse de flamenco parmi les éventails.
Quatre danseuses et un danseur interviennent aussi régulièrement pour jouer des castagnettes et danser du flamenco. Ils n’ont pas toutefois le monopole de la danse, puisque les douze choristes du Chœur phocéen sont aussi mis à contribution, surtout les six choristes féminines.
Selon les rôles, les solistes ont une partie principalement parlée, ou bien ils chantent davantage, sans oublier la danse également. Les parties les plus chantées sont réservées aux deux rôles principaux, soit Maria Luisa, la Belle de Cadix de l’intrigue, et Carlos, vedette de cinéma qui part tourner un film dans le sud de l’Espagne. Caroline Géa interprète Maria Luisa d’une voix sonore, tandis que Jérémy Duffau enfile les habits de Carlos. C’est ce dernier qui bénéficie du morceau le plus connu et chanté naguère par Luis Mariano, la voix du ténor sonnant cet après-midi de manière très lyrique, en appuyant en particulier plusieurs aigus.
Par ordre d’importance viennent ensuite trois autres rôles, avec des parties parlées plus conséquentes, à commencer par Julie Morgane qui incarne une hilarante Pepa : elle joue à merveille, danse et fait de l’humour comme un poisson dans l’eau. Rôle parlé, le metteur en scène du film Dany Clair est défendu par Dominique Desmons irrésistible, aux côtés de Gregory Juppin pour le personnage de Manillon, « seulement régisseur général », mais qui s’empare parfois de l’identité du précédent pour séduire les jeunes filles.
Laurence Janot est Miss Hampton, dame au vrai-faux accent américain et promise de Carlos, avant que celui-ci ne tombe amoureux de Maria Luisa. Mais la belle Américaine se consolera finalement avec Ramirez, ce dernier fiancé à Maria Luisa au début de l’histoire. Ramirez est interprété par Gilen Goicoechea, très beau grain de baryton qui conduit son air mélancolique du second acte « Connais-tu le cœur des femmes / Toi qui n’as jamais chanté ? ».
Au pupitre des musiciens de l’Orchestre de l’Opéra de Marseille, Didier Benetti est un chef spécialisé dans ce répertoire léger et mène tout ce joli monde à bon port, entre Côte d’Azur et sud de l’Espagne… dans la joie et la bonne humeur !
F.J. © Christian Dresse
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