Voir tous nos articles sur le Festival Off 2023
Théâtre du Chien qui fume, 19h15, durée : 1h20. Du 7 au 29 juillet, relâche les 12, 19 et 26 juillet. Réservations au 04 84 51 07 48
Quand tout s’écroule autour de soi et en soi. Impressionnante…
La pièce s’ouvre avec Clémentine Célarié seule sur scène : une femme qui vient d’apprendre la mort de son fils, prêtre. Elle va alors raconter sa vie et ce qui a conduit à la mort de cet homme.
Clémentine Celarié incarne avec force et puissance, Gabrielle de Miremont ; elle devient cette femme et nous fait ressentir à la fois toutes ses convictions mais aussi tous ses doutes, et toute l’horreur de ce qu’elle vit. Fervente catholique depuis toujours, cette femme eu comme troisième enfant un fils, le bonheur de sa vie, dont elle a façonné le cœur mais aussi l’âme, comme elle le répète. Quelle joie pour elle de découvrir qu’il décide de mettre sa vie au service de Dieu en devenant prêtre, le plus beau des sacerdoces, un cadeau à ses yeux ! Mais tout bascule par la publication d’un témoignage, dans un journal, accusant de viols l’un des prêtres de sa paroisse, d’autres victimes souhaitant rester anonymes. Elle est outrée, meurtrie aussi et ne comprend pas comment un homme d’Eglise peut faire cela. Cherchant à comprendre, elle va rencontrer la victime qui a osé témoigner, et qui lui révélera ce qu’elle ne voudra pas croire d’abord, ce qui va détruire tout ce en quoi elle croyait ensuite. Ce bourreau, c’est son fils ! Viendront alors les sentiments de culpabilité et de honte. Pourquoi n’a-t-elle rien vu ? L’a-t-elle trop aimé ? A-t-elle refusé de voir cette abomination ? Nous vivons avec une grande intensité, grâce au talent de l’artiste, tous ces sentiments, cette violence de sentiments et d’émotions qui se bousculent, qui la bousculent et qui nous bousculent.
La puissance du jeu de Clémentine Celarié, impressionnante, est encore renforcée par la scénographie : ce décor qui se referme sur elle comme une prison, cachant petit à petit la croix du centre de scène, nous montre son enfermement et sa douleur.
Un texte fort et poignant de David Lelait-Helo, servi de manière intense, bouleversante, par une Clémentine Celarié véritablement habitée par le rôle.
Sandrine. Photo Marie-Fleur Chassagne
Laisser un commentaire