L’art comme moyen d’ouverture au monde et révélateur de soi-même
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Théâtre de la Factory, Espace Roseau Teinturiers, 10h00, durée : 1h00. Du 5 au 26 juillet, relâche les 8, 15 et 22 juillet. Réservations www.la-factory.org
Cette pièce part de l’expérience de l’autrice et comédienne, Céline Caussimon, d’avoir réalisé un atelier d’écriture auprès de prisonniers à partir de tableaux. Cette pièce nous permet de réfléchir avec force à la fois sur ce que peut représenter l’art pour des personnes qui n’ont pas l’habitude de le côtoyer, sur l’imaginaire que chacun porte en soi et qu’il manifeste en rencontrant l’art, sur la part d’humanité de chacun qui se révèle au contact de l’art mais aussi sur l’univers carcéral.
La comédienne nous confie avec beaucoup d’humilité ses interrogations, ses doutes, ses tâtonnements, ses hésitations quant à la manière de procéder pour cet atelier. Elle nous fait aussi partager avec une grande intensité toute la difficulté à entrer dans cet univers carcéral, à y trouver une place. Elle rejette immédiatement l’idée de savoir qui sont ces hommes ou ces femmes et ce qu’ils ont fait pour se trouver là ; elle décidera de considérer les êtres humains qu’elle a en face d’elle en les appelant juste par leur prénom, car c’est bien à la part d’humanité qui est en eux qu’elle s’adresse.
La force de ce spectacle est de nous partager véritablement les réactions de ces personnes avec qui elle a mené cet atelier pendant plusieurs années. On est parfois surpris, on est touché par leur sincérité, leur regard nous ouvre des perspectives que nous n’avions pas vues sur certains tableaux. En effet, ceux-ci nous sont montrés, nous nous prêtons alors au jeu et nous réfléchissons, nous aussi, à ce que nous aurions écrit. On ne comprend pas tout de suite pourquoi l’un d’eux réclame tout le temps du Cézanne, et l’on découvre ensuite que c’est parce qu’il a vécu dans une rue éponyme et que la curiosité l’en a été éveillée.
Une pièce touchante et sincère qui montre la force de l’art pour s’ouvrir au monde mais aussi comme révélateur de soi-même. Une réflexion intense et émouvante sur le rôle de ces ateliers en prison et sur celui de ceux qui les animent.
Sandrine. Photo Xavier Cantat
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