Un intense duo-duel
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Théâtre des Gémeaux, 18h00, durée : 1h15. Du 5 au 26 juillet, relâche les 9, 16 et 23 juillet. Réservations au 04 88 60 72 20
La pièce choisit de nous montrer cette relation si proche, si complice mais aussi si tendue entre ces deux maîtres de la peinture Paul Gauguin et Vincent Van Gogh, lors des semaines passées ensemble à Arles. Gauguin a bien du mal à vendre ses toiles et à subvenir aux besoins de sa famille nombreuse. Théo Van Gogh, qui l’expose dans sa galerie, lui présente son frère. Ce dernier installé à Arles depuis quelques mois n’a qu’une envie : créer un atelier d’artistes dans lequel il réunirait différents talents pour partager leurs expériences et leur vision de la peinture, et créer ensemble. Après bien des hésitations et par nécessité alimentaire, Gauguin le rejoindra.
Nous allons alors partager cette vie en commun, très riche dans les échanges au sujet de la peinture, mais particulièrement complexe, tant leurs points de vue divergent radicalement, sur la peinture de vie.
Van Gogh entre dans des phases de crises qui sont impressionnantes à voir ; ses colères d’anthologie, William Mesguich les joue avec force, puissance et intensité. Il en devient parfois terrifiant tant il habite le rôle ; il excelle dans ces personnages violents, douloureusement déchirés. On voit Van Gogh sombrer peu à peu dans la folie et là encore le regard du comédien est véritablement stupéfiant.
Gauguin, lui, est incarné avec beaucoup de justesse et de talent par Alexandre Cattez. Leur dernière querelle et leur rupture aboutira au geste terrible de Van Gogh, qui nous est suggéré avant que le rideau ne se baisse.
La mise en scène de Noémie Alzieu et Cliff Paillé reproduit ces échanges tumultueux et nous montre quelques toiles de l’un et de l’autre, en reproduction ou en projection. Dommage que nous n’en ayons pas été davantage baignés dans ces univers.
Une très belle représentation des relations entre ces deux hommes, un moment intense grâce à la puissance de jeu des deux acteurs. Une pièce que les amateurs d’art auront plaisir à voir.
Sandrine. Photo Cédric Tarnopol
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