![]() Tisser des liens, vivre ensemble, rejoindre l’autre… « Je suis toi dans les mots », affirmait Tiago Rodrigues en ouverture de cette présentation à la presse et au public avignonnais de son programme pour l’été 2025, en ce mercredi 2 avril à la FabricA, lieu dédié au Festival et actif tout au long de l’année. Il citait ainsi le poète palestinien Mahmoud Darwich, puisque l’arabe est cette année la langue invitée. Après l’anglais puis l’espagnol, en 2023 et 2024, voici la « 5e langue parlée dans le monde et la 2e en France ». Le choix de la chorégraphe Marlene Monteiro Freitas comme artiste « complice » – terme qu’il préfère à « associé » – redonne a la danse une place de choix, même si le festival est et se veut multiartistique ; ainsi Selma & Sofiane Ouissi dans Laaroussa Quartet ; ou la Belgo-Danoise Mette Ingvarsten dans Delirious Night ; en première mondiale, Nemo Flouret et la Comédie de Genève allumeront les Derniers feux, inspirés par le jaillissement paradoxal des feux d’artifice en 6 soirées dans la cour du lycée Saint-Joseph. ![]() ![]() Ainsi, du 5 au 26 juillet, toute la ville « entrera en festival », comme l’a souligné la maire Cécile Helle. Et plus tôt même, puisque cette année pour la première fois, deux représentations sont ouvertes aux Avignonnais, dès le 4, They always come back de Bouchra Ouizguen, chorégraphie participative sur la Place de Palais à 19h, et « Nôt » (« la nuit ») de Marlene Monteiro Freitas, spectacle inaugural dans la Cour d’Honneur à 22h. Il faut souligner aussi le grand retour de la Comédie Française, avec ce monument claudélien du Soulier de satin ; mais dans une version réduite à 8h, au lieu des 11h d’Antoine Vitez que nous avions vues en 1987.D’autres artistes ont désormais une histoire de fidélité avec le Festival : le Libanais Ali Chahrour, qui créera en trois langues – arabe, amharique et anglais – et deux surtitrages – français et anglais – When I saw the sea ; l’Allemand Thomas Ostermeier qui créera Le canard sauvage d’après Ibsen, 10 ans après Richard III ; Anne Teresa de Keersmaeker & Solal Mariotte dans un hommage sobrement intitulé Brel ; Tiago Rodrigues himself, qui se produira en 17 dates sur les 22 du festival avec La Distance ; Clara Hédouin qui, invitée aussi en 2023, présentera une création déjà ancienne de 5 ans, Prélude de Pan en déambulation ; Milo Rau, lui, fera voyager sa Lettre, création 2025, dans 16 communes, puisque c’est « le » spectacle itinérant » ; Christoph Marthaler présentera Le Sommet en 4 langues européennes et 2 sur-titrages ; Dida Nibagwire & Frédéric Fisbach apporteront leur création 2024, Gahugu Gato, d’après le roman « fascinant et brûlant » Petit Pays de Gaël Faye ; Samuel Achache donnera un spectacle musical, Les Incrédules, à l’Opéra Grand Avignon. Certains en revanche feront leurs débuts à Avignon, comme Jeanne Candel avec ses Fusées créées en 2024 ; ou Joris Lacoste et son Nexus de l’adoration encore inédit ; Radouan Mriziga, franco-belge, dans Magec/ the Desert ; pour la première fois dans la Cour d’Honneur, et en concert unique le 12 juillet, la Cap-verdienne Mayra Andrade fera entendre son répertoire en duo voix-guitare ; d’Australie viendront Amrita Hepi & Mish Grigor avec une création humoristique et poétique, Rinse ; Tamara Al Saadi dans Taire – création 2025, en français – mettra en miroir la révolte d’Antigone et une jeune fille d’aujourd’hui ; et le Portugais Branko donnera Soma, le concert de clôture, à l’invitation de son condisciple de lycée… un certain Tiago Rodrigues ! Deux artistes feront chemin, du journalisme vers la scène : Aurélie Charon avec les 4 volets de son Radio Live, séparément ou en intégrale le 18 juillet à 13h ; ainsi que Caroline Gillet, Kubra Khademi & Sumaia Sediqi qui, entre Afghanistan et France, donneront One’s own room Inside Kaboul, 7 fois par jour pendant 8 jours au Cloître Saint-Louis. On verra le Théâtre du radeau, de François Tanguy en 2 volets. Une soirée partagera la poésie de la langue arabe, sous le beau titre de Nour, « la lumière ». La famille s’invitera, avec Samuel Achache (retour) dans Les Incrédules, spectacle musical à l’opéra Grand Avignon ; de même que Bashar Murkus & Khulood Basel, retour aussi, dans Yes Daddy à Benoît XII ; ou Mario Banushi au Gymnase Aubanel avec sa création Mami, « théâtre onirique bouleversant ». La famille touche inévitablement aux enjeux sociétaux, avec Affaires familiales d’Emilie Rousset, sur le système judiciaire, que l’on découvrira. Certains moments pourraient marquer cette édition, comme la soirée du 14 juillet à la Cour d’honneur, où 7 artistes venues d’horizons différents avec La Voix des femmes célèbreront les 50 ans de la disparition de « l’astre d’Orient », Oum Kalthoum l’Egyptienne. Ou cet hommage à une Vauclusienne qui a fait malgré elle la Une des médias du monde entier pendant plusieurs mois, Le Procès Pélicot le 18 juillet, en soirée unique aussi, au cloître des Carmes réouvert. Il faudra suivre les quelque 40 spectacles, en 40 lieux, 16 communes, 80 débats et rencontres, Le Café des idées, Vive le sujet !, plus de 300 événements pour 121.000 places à vendre, hors entrées libres.
Jonas & Lander, dans Coin operated, créé en 2019 Mohamed El Khatib & Isra¨el Galvaàn. |
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