Des étoiles pour les oreilles, pas pour les yeux…
Fantasia. Ciné-concert. Vendredi 3 août, Théâtre Antique. Durée 1h25.
Direction musicale, Didier Benetti
Orchestre national de Lyon
Beethoven, Symphonie n°5 (extraits) ; Symphonie N°6 (extraits). Tchaïkovski, Casse-Noisette (suite). Debussy, Clair de lune. Stravinsky, L’oiseau de feu (extrait). Ponchielli, La Danse des heures. Elgar, Pomp and Circumstances n°1. Dukas, L’Apprenti sorcier. Respighi, Les Pins de Rome. Saint-Saëns, Le Carnaval des animaux (final).
Projections d’extraits de films de 1949 et 2000 des studios Disney
A la veille de la Seconde Guerre mondiale, Walt Disney se met en tête de réaliser l’ambitieux projet de mêler musique classique et animation. Avec Fantasia, il fournit une vision très positive de la culture de la salle de concert et des personnes qui font sa musique. Disney réalise un pont entre les arts et crée ainsi un nouveau média. Ses productions suivantes porteront le sceau de cette invention de génie. Le spectacle proposé par les Chorégies d’Orange réveillera l’enfant qui sommeille en tout mélomane et fera découvrir aux plus jeunes les mille sensations que procure l’écoute de la musique classique en direct. (Jean-Louis Grinda)
Pluie annoncée, pluie arrivée. Le spectacle vivant de plein air tremble toujours jusqu’au dernier moment, et c’est son charme tout autant que son talon d’Achille. Mistral, pluie, orage, que nous réserve ce soir Jupiter ?
Ce vendredi soir le ciel était menaçant, mais Jupiter fut parcimonieux. A 21h30 Jean-Louis Grinda, directeur des Chorégies, bondissait sur la scène du théâtre antique et annonçait, foi de météo, la pluie pour 21h50 ; on mettrait à l’abri instruments et artistes, le public pourrait ensuite se protéger sous les arcades ; 20 minutes plus tard le spectacle devrait pouvoir reprendre.
22h, premières gouttes, on aurait pu les compter. Entracte forcé mais sympathique d’une demi-heure, avant que tout ne reprenne comme si rien ne s’était passé, et dans la même moiteur que toute cette édition, caniculaire de bout en bout.
Le maestro de la soirée, Didier Benetti, est loin d’être un inconnu ; musicien lui-même (percussionniste), compositeur, il est spécialiste des ciné-concerts, de la musique de film… et depuis le début il partage la baguette de Musiques En Fête : à Luciano Acocella le lyrique (et la veste blanche), à lui la variété (et la veste noire). Sa direction tonique et alerte – au casque – a entraîné l’Orchestre national de Lyon (104 musiciens, fondé en 1905, permanent depuis 1969) dans les multiples univers de Disney. Tous les gradins en ont retrouvé leur âme d’enfant, avec des étoiles plein les oreilles.
En revanche, du côté des yeux, ce fut la déception. Seuls les plus de 20 ans – et un peu plus – ont pu deviner les images qu’ils connaissaient déjà ; les autres en revanche ont dû se contenter d’images pâlichonnes, victimes de toutes les aspérités du mur, et dont la luminosité et les couleurs semblaient comme délavées.
Le ciné-concert de Jean-François Zygel l’an dernier – improvisation – avait connu même mésaventure. Sans doute faudra-t-il prévoir de dérouler un véritable écran de projection pour ce type de spectacle, au demeurant festif et intergénérationnel.
Petit bonus irrésistible en forme de bis, après les oreilles de Mickey des placeurs : un ballet « live » des mascottes, autruches, crocodiles… Un cadeau pour petits et grands. (G.ad. Photos G.ad.)