Dans un charmant écrin naturel, une soirée d’une délicate originalité
Festival Musique à la Ferme. Château Calavon, Lambesc le 25 mai 2022
Eric-Maria Couturier, violoncelle
« Les sept Préludes au cœur de la Provence »
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Dans le cadre du festival Musique à la Ferme, le violoncelliste Eric-Maria Couturier nous propose une affiche originale, soit Les Sept Préludes où l’improvisation alterne avec les six Suites pour violoncelle seul de Bach. Le programme, créé précédemment au cœur de la montagne de la Sainte-Baume, est bâti autour de l’image de Marie-Madeleine, qui vécut, dans la tradition provençale, dans la grotte de la Sainte-Baume.
Le lieu de représentation du soir prête aussi au voyage intérieur : il s’agit du domaine viticole du Château de Calavon, sur la commune de Lambesc. Anciennement relais de poste, la grande salle voûtée accueille le public, tandis que le soliste est installé sur un platelage en bois au-dessus d’un bassin où coule une source naturelle. Ce lieu cumule plusieurs qualités : une formidable acoustique naturelle, la fraîcheur diffusée par le bassin, tandis que la musique est accompagnée du léger écoulement de l’eau… il est vrai qu’il est difficile de fermer le robinet d’une source naturelle !
Le récital démarre par une séquence improvisée, puis on reconnaît la très célèbre Suite n°1 de Bach, morceau rapide et virtuose, mais joué avec fluidité et une apparente facilité. L’alternance entre improvisations et Suites de Bach se poursuit, celles-là dans des inspirations musicales diverses, parfois sur un style proche de Bach, mais s’en éloignant souvent, quitte à approcher une intéressante dissonance. Quelques passages évoquent même une musique plus expérimentale, par exemple lors de pizzicati ou de glissandi à main gauche, ou même de pizzicati main droite accompagnés de glissandi à main gauche. Mêmes si les contrastes sont clairement marqués entre certaines improvisations et les Suites de Bach, cette pièce d’un peu moins d’une heure constitue finalement un tout, interprété avec beaucoup de caractère par le musicien.
Sans pause ni partition, un grand coup de chapeau donc à Eric-Maria Couturier pour cette performance longue et très exigeante techniquement et un grand merci pour ce beau voyage.
F.J. Photos I.F.
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