En amont des Olympiades de l’Opéra de Gordes (26-07-2024)
A chacun des artistes nous avons posé les mêmes questions, souvent entre deux avions ou en coulisse d’une scène prestigieuse…
1.Quelle a été votre première rencontre avec Raymond Duffaut ?
2.Quel a été votre premier projet artistique avec lui ?
3.Quel est le conseil le plus précieux qu’il vous ait donné ?
4.Quelle est sa principale qualité, et éventuellement son plus gros défaut ?
Marie Ange Todorovitch, mezzo-soprano
Je ne sais plus très bien la date de notre rencontre, c’est aux alentours de 1990, lors d’une audition. C’est en 1990 que j’ai commencé une carrière internationale. Je pense être parmi les plus anciennes…
-C’est approximativement la date que m’a donnée aussi Nicolas Cavallier.
-Lui est un petit peu plus jeune. Toujours est-il que c’est à ce moment-là que Raymond a commencé à me donner divers rôles à l’opéra d’Avignon, dans Carmen, le Barbier, Don Quichotte. C’était la grande époque où tous les plus grands chanteurs venaient à Avignon, Bacquier et tant d’autres.
Que Raymond m’ait à proprement parler donné des conseils, non. Mais quand on le savait dans la salle, c’est comme si chaque fois on repassait une audition ! Car c’est un des plus grands directeurs français. Il engageait des jeunes, il engageait des Français, et il le fait toujours… Et il nous a suivis, moi, par exemple, quand je suis passée des rôles principaux aux rôles de composition ; c’est dans l’ordre des choses pour une mezzo ; et comme j’adore le théâtre, je ne suis pas gênée de jouer Dame Marthe au lieu de Carmen ; ça vient naturellement avec l’âge, et dès 50 ans j’ai commencé à jouer des rôles de mères.
La plus grande qualité de Raymond, pour moi du moins, c’est une autorité naturelle qui impose le respect ; et en même temps, sans être contradictoire, une grande bonté ; quand il aime un artiste, quand vous avez bien réussi, il vous dit simplement : « c’est bien » ; mais vous savez qu’avec lui ça veut dire « c’est très bien ».
Son défaut ? Il mange beaucoup de bonbons, et du coup il nous entraîne à en manger aussi ! (Rire). En fait, ce n’est pas un défaut de se faire respecter, sans que d’ailleurs je ne l’aie jamais vu se mettre en colère.
Je reviens à ses qualités. Je pense à sa fidélité, et tous ceux qui seront là le soir du concert diront sans doute la même chose, même si j’ai vu qu’il y a beaucoup de jeunes que je ne connais pas. Même quand on ne chante plus, les liens avec Raymond ne s’arrêtent pas ; on continue à échanger des nouvelles…
G.ad. Photo G.ad.
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