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Entretien avec Angélique Kidjo (janvier 2023)

Angélique Kidjo est un cocktail vitaminé à elle seule. Elle est une icône, aussi bien en France qu’en Afrique. Elle chante avec les plus grands, dans le monde entier ; Philip Glass compose pour elle… Avignon l’a déjà accueillie en clôture du 71e Festival, en 2017 dans un magnifique Femme Noire avec Manu DiBango – que nous avions interviewé à cette occasion, et qui sera une des premières victimes de la Covid, le 24 mars 2020 – et Isaach de Benkolé dans la Cour d’honneur du Palais des Papes, et en 2022 à l’Opéra avec Olivier Py et les Dakh Daughters – que nous avions vues in loco quelques jours avant l’invasion de l’Ukraine – dans Miss Knife et ses sœurs. Elle se produira ces 12 et 13 janvier 2023 à Avignon (84), et le 15 au théâtre des Salins à Martigues (13), avec l’Onap dans le cadre du « cross over » que celui-ci propose chaque année.

-Vous allez chanter avec l’Orchestre National Avignon-Provence ; c’est un concert exceptionnel ?

–C’est notre tournée Sings. Nous avions fait l’album il y a 3 ans (en fait, davantage, NDLR), avant la pandémie, suivi d’une tournée hors d’Europe, pendant un an. Puis nous avons décidé de faire maintenant une tournée en Europe, d’où il venait. Je suis contente de repartir avec un orchestre, cela me met en joie. Je perçois l’orchestre symphonique comme un « vivre ensemble ». Le projet avec l’Onap était prévu depuis longtemps, mais nous avions un problème de calendrier, ce qui nous a obligés à reporter en 2023 ; vous savez, il n’y a pas que les chefs d’Etat qui aient des calendriers remplis (elle éclate de rire).

-Comment était né ce projet ?

–C’est Gast qui m’a embarquée dans cette histoire (Gast Waltzing, trompettiste de jazz, arrangeur, qui dirigera le concert… et qui nous confirme, dans l’entretien qu’il nous a donné de son côté, NDLR). Quand il m’a proposé de chanter avec un orchestre symphonique, je lui ai dit : « Tu as fumé ou quoi ? (rire) En tout cas c’est toi qui choisis les textes ! » Il a choisi, il m’a montré une maquette. J’étais un peu sur mes gardes ; moi, avec ma batterie, avec mes musiciens, je ne me voyais pas autrement. Je n’avais pas compris qu’il fallait que ma voix devienne un des instruments de l’orchestre, au même titre que le violon, le violoncelle ; une voix pas amplifiée au milieu d’instruments qui ne le sont pas non plus… Je me suis dit : je vais essayer… Je suis comme saint Thomas. Mais comment faire quand ma voix n’est pas amplifiée dans mon oreille ? Ma voix, je ne la contrôle pas de la même façon que la batterie. Et puis, en me mettant tout à côté du premier violon, il y a un équilibre que j’ai fini par trouver. J’avais un peu d’expérience avec Philip Glass ; pour sa première symphonique, on avait travaillé ensemble, chez lui, avec le directeur du London Philharmonic Orchestra : le temps d’un thé juste avant de prendre l’avion ; Philip avait dit : « Angélique fait 3 poèmes, elle me les envoie, je fais la musique ; on avait pris le thème de la création du monde. On a travaillé en phonétique, en retranscrivant la langue. Et puis on s’est retrouvés sur la 12e symphonie pour le centenaire du Philharmonique de Los Angeles, avec Philip et David Bowie. Dans la musique on partage la même vibration. Nous avions répété avec Philip. Et quand on voit dans le public des millions de petites lampes qui s’allument, alors on se dit : tu peux le faire ! Et quand je suis sur scène, je suis portée par le public.

-Ce concert prochain peut-il se prolonger par d’autres projets avec Debora Waldman, cheffe permanente de l’Orchestre National Avignon-Provence, avec lequel vous allez chanter ?

–On en parle, elle et moi. Depuis que nous nous étions rencontrées, avec Olivier Py, nous travaillons sur la place de la femme dans la musique, et pas seulement dans la musique classique. Trouver sa place est difficile pour une femme. Mais encore faut-il qu’on ait quelque chose à proposer. Mais nous pensons aussi à la nouvelle génération ; à travers la musique, on peut faire bouger beaucoup de paramètres. Notre rôle, c’est l’engagement avec les jeunes artistes dans une conscience sociale. Notre rôle, c’est de faire danser et réfléchir. J’ai été avocate, défenseur des droits des ados. Il faut travailler pour l’avenir, pour changer la société. Et à chaque progrès, vous savez, on a envie d’embrasser, on a des fourmillements dans le ventre, on n’a pas besoin des mots. Il ne faut jamais baisser les bras. Mais la pandémie a donné un coup de couteau dans le contrat pour les programmes d’émancipation des femmes.

-Justement, comment avez-vous vous-même vécu la pandémie ? Comme un arrêt salutaire, comme un rattrapage pour tout ce que vous n’aviez pas pu faire, comme un moment de maturation pour des projets ?

–Un peu tout cela. Je suis arrivée ici le 13 mars au matin (en 2020, NDLR). Je revenais des Etats-Unis ; j’avais un concert prévu le 14, il a été annulé le 12, et je n’avais pas envie de passer mon confinement à New York. Les deux premières semaines, j’étais en rage, je ne savais pas que faire de moi-même ; depuis le début de ma carrière, je ne me suis jamais reposée un mois quelque part ! Et puis je me suis habituée. Je me suis mise au jardinage ; moi qui n’ai pas la main verte, j’ai fait pousser des tomates, des carottes. Et puis j’ai perdu mon beau-père, j’ai perdu Manu di Bango. Je me suis dit alors qu’il fallait relativiser, et qu’il fallait avant tout être en bonne santé pour porter des projets. Alors j’ai continué à écrire, à faire de la musique, un album. Ce à quoi j’avais pensé en 2019, pour les jeunes générations. Notamment en Afrique ; dans le cadre de l’Unicef, quand je voyais comme ces jeunes m’écoutaient… Il faut penser à la jeunesse de ce jeune monde. On n’a pas une autre planète de rechange, il faut s’occuper de celle-ci. Et les jeunes chantent avec moi ; la justice sociale est aussi importante pour eux que le réchauffement climatique. Tout est lié. On ne peut pas sauver la terre s’il n’y a pas de respect. La beauté du continent africain est source d’humanité. J’en suis toujours bluffée. Notre rôle, c’est l’engagement avec les jeunes artistes à une conscience sociale. Notre rôle, c’est de faire danser et réfléchir.

-Vous qui chantez dans tous les pays du monde, pensez-vous que le public reçoive partout la musique de la même façon ?

–Toutes les musiques parlent aux gens. Tout repose sur 12 notes, au-delà du pays, de la couleur de la peau. Pourquoi elle nous touche, je ne peux pas l’expliquer. C’est comme l’écrivain devant sa page blanche. L’art fait de notre vulnérabilité une force, et rien n’est jamais anodin. J’ai animé des cours sur l’engagement au collège, et j’ai l’habitude de dire ce que disait ma grand-mère : « Vivre c’est difficile, mourir c’est facile » ; mourir ça ne demande pas d’effort, mais vivre ça demande de lutter (rire). A travers la musique on communique partout dans le monde. Je chante en 5 langues, mais que les gens ne parlent même pas. Mais quand vous voyez leurs larmes, ça rend humble. C’est le cas de tous les arts, quand on est un peu doué. C’est ce qui nous rend hypersensibles à ce qui se passe autour de nous. Penser, réfléchir, c’est bien, mais qu’est-ce qu’on fait après ? Nous sommes tous responsables de notre vie et de notre société. Nous prenons une leçon magistrale d’humanité et d’humilité avec ce petit virus qui met tout le monde à genoux, et qui nous montre que nous sommes tous égaux devant lui.

-A Avignon je vous avais vue dans les deux spectacles du festival In, en 2017 dans la Cour d’Honneur dans Femme Noire, et en 2021 à l’Opéra Grand Avignon dans Miss Knife et ses sœurs. Comment avez-vous vécu de l’intérieur ces spectacles ?

–Le spectacle Femme noire était important. La poésie d’Aimé Césaire (en fait, de Senghor, NDLR) représente quelque chose pour les intellectuels français. L’avenir du monde appartient au métissage. Sa vision du monde me convient ; c’est un monde qui n’est pas immuable. A travers la femme noire, c’est un hommage à toutes les femmes ; elles ont un pouvoir formidable dans le fait de donner la vie. Le miracle de la vie, c’est comme le miracle de la musique, la naissance de quelque chose qui arrive. Dans ce spectacle j’aime beaucoup la lettre de Senghor, le poème qu’a récité Isaac (de Benkolé, NDLR). Tout part de tout. Et elle parle de la colonisation, de l’hypocrisie. Quand on déshumanise l’autre, on se déshumanise soi-même, et cela empoisonne toute la relation.

-Et le spectacle de 2022 ?

–Avec Isaac et Olivier Py, on s’était rencontrés à Paris, et on a tissé un lien générationnel. La deuxième fois qu’on s’est vus, le monde avait changé ; la guerre en Ukraine avait commencé, et la solidarité dans les mots, il fallait la traduire sur scène. Comment pouvons-nous les aider ? C’est la démocratie même qui est en jeu. On peut porter un message par la musique, montrer une conception d’un monde ouvert…

-Dans quel état d’esprit abordez-vous maintenant ce concert ?

–J’ai hâte de faire ce concert. Moi, quand je m’engage, c’est toujours complètement ; si je n’ai pas le temps, ce n’est pas la peine. Ce soir, je me sens prête à proposer au monde ce concert ; je ne le fais jamais à demi, car on se sait attendue au carrefour ! Et je voudrais surtout dire : « que les gens sortent ! n’ayons pas peur de vivre ! »

Propos recueillis par G.ad. Photo Sofia and Mauro

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