Encore une artiste qui disparaît…
Annie Cordy avait inauguré la scène de l’Auditorium Jean Moulin du Thor en octobre 1984, elle y était revenue 20 ans plus tard. Dans plusieurs salles du Vaucluse elle avait dispensé sa formidable énergie. Raymond Duffaut, qui a « habité » l’opéra d’Avignon pendant plus de 40 ans, en tant que directeur puis conseiller artistique, qui a dirigé les Chorégies d’Orange pendant plus de 3 décennies, qui a également dirigé l’Auditorium départemental du Thor, témoigne :
« C’est avec beaucoup de tristesse que j’apprends la disparition d’Annie Cordy, une formidable femme de spectacle et une amie fidèle.
J’ai fait plusieurs récitals avec elle, tant à l’Opéra qu’à l’Auditorium : une artiste authentique, généreuse, tant avec le public qu’avec ses partenaires ou les personnels notamment techniques avec lesquels elle pouvait travailler.
Le dernier spectacle dans lequel j’avais pu l’applaudir, elle l’avait donné à Montfavet, où l’on percevait déjà une certaine fatigue qu’elle savait cacher par cette énergie et cette « pêche » qu’elle avait toujours.
Que de tubes, qui n’avaient pour seul objectif de s’adresser au plus grand public.
Mais aussi quelle actrice, tant sur scène qu’au cinéma, où elle a révélé un étonnant sens dramatique !
Mais mon plus grand souvenir sur Avignon réside dans la création de deux formidables comédies musicales : Envoyez la musique et surtout Nini la chance de Georges Lifermann – dont tous les airs devinrent des tubes -, qui avait ouvert trois saisons consécutives de l’Opéra avec un incroyable succès, était resté à l’affiche au Marigny à Paris un an et demi, et fait ensuite une tournée en province dans les maisons d’opéra de plus d’une saison, au total quelque 800 représentations (un rêve aujourd’hui), une télévision, une vente incroyable de disques. C’était il y a 40 ans !!
Les décors et costumes de Levasseur avaient été construits dans les ateliers de l’Opéra d’Avignon et ce sont des techniciens du même Opéra qui ont accompagné l’ensemble de la tournée.
Elle avait une incroyable joie de vivre, c’était aussi une incroyable bosseuse, d’une très grande exigence, tant vis-à-vis d’elle-même qu’avec les autres ! Les raisons d’un formidable parcours.
Chapeau, chère Annie, merci pour tout…et pour tout ce que vous avez su donner au public ».
Edouard dit
Très beau et très juste hommage pour cette grande artiste
F.H. dit
Magnifique au revoir !
C’était l’artiste admirée de ma seconde fille Isabelle, donc nous avons pu la voir souvent sur scène à l’Opéra d’Avignon.
Un grand bonheur.. Nous ne l’oublierons pas.