Xavier de Maistre, un invité vraiment exceptionnel pour le concert symphonique
Samedi 5 juillet 2025, Théâtre antique d’Orange. Chorégies (site officiel)
Concert symphonique. Direction musicale, Michele Spotti. Harpe, Xavier de Maistre. Orchestre philharmonique de Marseille
Édouard Lalo, Le Roi d’Ys – Ouverture (1888). Reinhold Glière, Concerto pour harpe et orchestre en mi bémol majeur, Op. 74 (1938). Hector Berlioz, Symphonie fantastique, Op. 14 (1830)
Le 5 juillet 2025 les Chorégies d’Orange ont accueilli l’Orchestre Philharmonique de Marseille pour un concert dirigé par le jeune chef italien Michele Spotti, directeur musical de l’Opéra de Marseille.
Malgré son jeune âge (32 ans), on trouve ce violoniste et chef d’orchestre sur toutes les scènes. Après des études à la Haute Ecole de Musique de Genève, ainsi qu’à l’Académie des Festivals Menuhin de Gstaad, il débute à l’opéra d’Orvieto en 2013 avec les Noces de Figaro ; son parcours l’entraîne à Lyon, Bâle, Paris, Tokyo… pour un répertoire très varié (Rossini, Strauss, Mozart, Donizetti…) ; en 2016 il est chef assistant à l’opéra de Lyon et a dirigé de très nombreuses œuvres lyriques dans le monde entier, avec partout, un succès reconnu. Il a été nommé directeur musical de l’Opéra de Marseille en janvier 2023. Classiqueenprovence l’a entendu de nombreuses fois à Marseille avec le même bonheur dès 2022.
L’ouverture du Roi d’Ys d’Edouard Lalo (1821-1892), ouvre la soirée. Il s’agit d’un morceau court (une dizaine de minutes) mais célèbre du répertoire symphonique français. Cette ouverture est très classique, avec un andante des cordes que viennent étoffer le hautbois puis la clarinette. L’allegro donne ensuite toute leur place aux cuivres avec une brève allusion à Wagner qui ne passe pas inaperçue ; un solo de violoncelle crée une ambiance mystérieuse et dramatique avant que le presto final n’emporte tout ! L’orchestre, magnifiquement dirigé par un chef tonique, captive le public grâce au déroulé de thèmes puissants à la grande richesse orchestrale.
Le temps d’installer une harpe sur le devant de la scène, et nous changeons de registre avec le Concerto pour harpe et orchestre en mi bémol majeur op74 de Reinhold Glière (1874-1956). Cette pièce a pour objectif de valoriser la harpe trop rarement programmée. Ce concerto se veut élégant mais le son de la harpe paraît bien ténu dans l’immensité du théâtre antique, surtout avec l’accompagnement d’un grand orchestre symphonique. Même si Xavier de Maistre, harpiste mondialement connu et reconnu, entendu il y a quelques années à l’Opéra Grand Avignon, a fait le maximum pour valoriser son instrument, ce n’était pas tout à fait convaincant. Ce magnifique soliste n’a cependant pas hésité à donner en bis une pièce pour harpe seule, morceau de bravoure qui a séduit le public par son charme, sa brillance et la vélocité évidente de l’artiste.
En seconde partie de la soirée, une ambiance nouvelle est créée avec la Symphonie Fantastique de Berlioz où l’orchestre symphonique peut donner toute sa puissance, dirigé d’une main de maître par Michele Spotti, chef d’orchestre survolté. Cette symphonie emblématique et innovante pour son époque nous propose des orchestrations riches et des tableaux musicaux évocateurs. De « Rêveries et Passions » aux fantasmagories du « Songe d’une Nuit de Sabbat », le public est emporté en 5 mouvements dans une ambiance électrique. On peut juste regretter la présence peu contenue des cors lors des deux premiers mouvements. Sinon, saluons le jeu magnifique des percussions, l’utilisation des cloches en coulisses dans le « Sabbat ». Le public s’est laissé emporter avec ravissement par cette ambiance proprement « fantastique », une œuvre maîtresse du romantisme et incontournable pour les mélomanes.
D.B. Photo Salvi harps
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