Cour Saint-Louis, Orange. Mardi 16 juillet à 21h30. Durée : 1h45
Marie-Laure Garnier, soprano. Eléonore Pancrazi, mezzo-soprano. Fabien Hyon, ténor. Jean-Christophe Lanièce, baryton
Jonathan Fournel, piano. Manuel Vioque-Judde, alto. Caroline Sypniewski, violoncelle. Nicolas Ramez, cor
L’Adami (Administration des Droits des Artistes et Musiciens Interprètes) a pour vocation de créer des événements et des manifestations au service de l’émergence des jeunes artistes. Chaque année avec les TALENTS et les autres productions de l’ADAMI, ce sont plus de 100 artistes qui sont propulsés sur les scènes prestigieuses.
Depuis 25 ans Françoise Pétro et Sonia Nigoghossian, conseillères artistiques de l’ADAMI, choisissent chaque année huit jeunes artistes solistes, instrumentistes et lyriques prometteurs afin de donner un élan à leurs futures carrières.
Et chaque année, un spectacle est donné dans le cadre des Chorégies d’Orange dans la Cour St Louis ; cela permet au public de découvrir ces jeunes talents promis à une belle carrière, et chaque année, c’est l’émerveillement de les voir sur scène pleins de fougue, de talent et d’humour. Tous sont passés par le CNSMP (Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris) et y ont obtenu des prix qui les font connaître.
Nous avons pu écouter et apprécier pour la partie instrumentale Caroline Sypniewski (violoncelliste) qui a joué avec beaucoup de sensibilité sur un instrument du XVIIIe siècle. Après des études avec Gauthier Capuçon, cette jeune artiste s’est perfectionnée auprès de Clemens Hagen au Mozarteum à Salzburg. Elle s’est produite en soliste en musique de chambre et dans divers festivals. Elle a fondé un trio à cordes avec ses deux sœurs et a reçu une bourse «Jeune Talent» du festival de Musique et Vins au Clos-Vougeot. Elle a obtenu le prix Ginette-Neveu en 2015 ainsi que le grand prix de l’Académie Ravel 2018.
Manuel Vioque-Judde (altiste) a interprété une pièce virtuose de Chostakovitch extraite de La Suite de Concert. Après une pratique intensive du chant à la Maîtrise de Radio France, il a entamé des études d’alto au CNSMP, et a reçu des récompenses aux deux plus prestigieux concours (« Concours Primrose » de Los Angeles et « Tertis sur l’île de Man ») ; il est invité par de nombreux orchestres en France et dans divers pays. Chaque été il rejoint l’Académie internationale Seiji-Ozawade en Suisse. Manuel Vioque-Judde est considéré comme l’un des meilleurs altistes de sa génération.
Jonathan Fournel (pianiste) nous a entraînés dans une époustouflante 9eme étude op35 de Rachmaninov. Cet artiste a étudié auprès de grands maîtres dont Bruno Rigutto, Brigitte Engerer, Claire Désert et Michel Dalberto. Il obtient un master en 2014 et un diplôme d’artiste interprète. Il se perfectionne actuellement à la Chapelle Musicale Reine-Elisabeth auprès de Louis Lortie et a remporté les premiers prix au Concours Viotti de Verceil et au Concours International d’Ecosse.
Nicolas Ramez (corniste) nous a séduits par la sonorité profonde de son instrument. Le début de son apprentissage du cor se fait au conservatoire de Nantes et à 11 ans il gagne le premier prix Wassermassons «Cor petites mains» suivi du second prix au Concours international de Brno. A 16 ans il intègre le CNSMP où il obtient un master. Apprécié pour ses qualités de chambriste il est invité à se produire à la Folle Journée de Nantes, à la Folle Journée du Japon et à la Folle Journée Camerata fondée par René Martin en 2014. Il occupe le poste de premier cor solo au sein de l’Orchestre de Chambre de Paris et participe à de nombreuses manifestations musicales en France. A noter que c’est la première fois que le cor est à l’honneur à l’ADAMI.
Pour la partie lyrique, nous avons pu entendre Marie-Laure Garnier (soprano) dans « l’Air de Salomé » tiré de Herodiade de Jules Massenet, et apprécier la puissance de sa très belle voix à l’aigu assuré. Elle débute l’étude de la musique dans sa Guyane natale par la flûte traversière. A 15 ans, elle rejoint la Maîtrise de Paris ; c’est là que son potentiel est détecté et qu’elle débute l’apprentissage du lyrique. A 19 ans elle est admise au CNSMP et y reste le temps d’obtenir sa licence, son master et son DAI (Diplôme d’Artiste Interprète).Titulaire de ces diplômes, elle est lauréate de l’Académie Orsay-Royaumont, du Festival d’Aix-en-Provence et a remporté le prix Voix Outremer 2018. Elle se produit aussi bien à l’opéra qu’en récital de lied ou de mélodie. Pour cette artiste, la musique est un vecteur de lien social, elle contribue ainsi à des projets socio-culturels avec la Philharmonie de Paris et d’autres organismes. En 2018 elle a interprété Gerhilde dans la Walkyrie de Wagner au Capitole de Toulouse. On l’entendra au festival Août Musical de Deauville et au Festival de la Chaise-Dieu ainsi que salle Bougie à Montréal et au Wigmore Hall de Londres.
Eléonore Pancrazi (mezzo-soprano) nous a offert « l’Air d’Urbain » extrait des Huguenots de Meyerbeer. Cette artiste originaire de l’Île de Beauté a été nommée Révélation pour les Victoires de la musique classique édition 2019 dans la catégorie Artiste lyrique. Diplômée de l’Ecole Normale de Musique de Paris, la mezzo-soprano a été finaliste au concours Voix nouvelles et à la Glyndebourne Opera Cup en 2018. Après avoir remporté de nombreux prix (concours de Marmande, Béziers, Nîmes, Arles, Innsbruck), elle s’est produite sur de nombreuses scènes (opéra de Nancy, opéra de Lyon, Théâtre de l’Athénée, Capitole de Toulouse…).
Ses projets sont nombreux : La Salle Tchaïkovski à Moscou (Lucrezia Borgia), le Théâtre des Champs-Elysées prévu fin 2019 (les Noces de Figaro et Roméo et Juliette), l’Opéra de Karlsruhe (Tolomeo), l’Opéra royal de Versailles (Semiramis) et l’Opéra de Nancy (le Barbier de Séville).
Pour les hommes, Fabien Hyon (ténor) nous a interprété « l’Air de Jean » extrait de Sapho de Jules Massenet. Cet artiste obtient un master d’interprétation en 2016. Il se produit au sein de diverses formations de musique de chambre, au Théâtre du Chatelet, à la Philharmonie de Paris, aux opéras de Lille, Rennes ou Massy. Son répertoire s’étend du baroque au contemporain, aussi bien dans le domaine de l’opéra (Le Voyage à Reims, La Flûte Enchantée…) que dans les oratorios (La Création, la Passion selon Saint Marc…). Il multiplie les rencontres musicales et humaines en partageant son amour du chant et des mots. Il aime créer des rôles comme en 2017 lors de la création de Kamchatka de Daniel D’Adamo où la critique avait salué « son énergie rayonnante et une aisance tant scénique que vocale » (Res Musica). Il créera prochainement le rôle de Nestor dans Les Bains Macabres de Guillaume Connesson à l’Athénée-Louis-Jouvet (Paris).
Jean-Christophe Lanièce (baryton), très comédien au bon sens du terme, possède une grande puissance vocale dans son interprétation de « l’Air de Mercutio » extrait de Roméo et Juliette de Charles Gounod. Cet artiste a commencé la musique au sein de la Maîtrise de Caen avant d’intégrer le CNSMP qu’il quitte en 2018. On a pu l’entendre à l’Opéra-Comique dans La Bohême, Notre jeunesse de Marc-Olivier Dupin d’après Puccini, il joue Gaston dans Les P’tites Michu de Messager à Caen et Reims. En concert, il se produit avec Hervé Niquet (Te Deum de Charpentier), participe au concert d’ouverture de la saison du Palazzetto Bru Zane à Venise, chante en récital avec Anne Le Brozec à Oxford et Toulouse, ainsi qu’avec Susan Manoff à La Rochelle. Il interprète son premier Pelléas dans Pelléas et Melisande à l’Opéra-Comique aux côtés de Stéphane Degout. Parmi ses projets, citons une tournée de récitals avec le pianiste Romain Louveau à l’automne, Le Premier Prêtre dans La Flûte Enchantée à l’Opéra d’Avignon et Momus dans Platée au Capitole de Toulouse.
Pour le Final, les artistes ont interprété une adaptation de West Side Story (Bernstein) pour le plus grand plaisir du public.
Nul doute que ces jeunes révélations tiendront le haut de l’affiche dans un très bref avenir et seront dans quelques années devant le mur des Chorégies.
Pour ceux qui voudraient les voir ou revoir durant l’été, il existe une session de rattrapage car ils donneront un concert au Festival Pablo Casals de Prades le 3 août à 17h dans l’église de Catllar. (D.B. Photos M.A.)
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