Coin operated, cocktail de dérision, d’absurde et de surréalisme
Les 8, 9, 10, 12 juillet à 20 heures et 22 h 30 et le 11 juillet à 20 heures, Mahabharata (bar du Festival), jardin Saint-Joseph. Durée : 50 minutes. Se munir de pièces de 1€.
Avec Jonas Lopes et Lander Patrick. Direction artistique, chorégraphie et interprétation, Jonas Lopes et Lander Patrick. Son, Lander Patrick. Costumes, Jonas Lopes. Régie générale, Joana Mário
Production, Sinistra Associação Cultural. Coproduction, BoCA – Biennial of Contemporary Arts. Résidences, O Espaço do Tempo, National Coach Museum
Ce projet est soutenu par la Fondation Calouste Gulbenkian – Délégation en France, qui l’a cofinancé dans le cadre du programme EXPOSITIONS GULBENKIAN pour soutenir la scène artistique portugaise au sein des institutions artistiques françaises.
Sinistra est une structure financée par la République portugaise / DGARTES
Cocktail de dérision, d’absurde et de surréalisme, Coin operated est une petite capsule de pure folie ! Dans cette création, présentée en 2019 à la Biennale des arts contemporains, le duo de chorégraphes-danseurs portugais, Jonas & Lander offre une danse plus déjantée que jamais, mais toujours esthétique et soignée. Leur délire commence dès l’accueil du public, dans le splendide jardin du lycée Saint-Joseph, où s’est posé cette année le bar du Festival d’Avignon. Perchés sur leurs gyropodes, Jonas et Lander surgissent de nulle part, créant la surprise et l’étonnement dans les esprits amusés et perplexes du public. Parés d’un simple slip blanc et drapés d’une toge blanche, derrière leurs lunettes de soleil, ils font des selfies avec les uns et les autres, avant de nous inviter à entrer dans la salle.
Là, il n’y a que deux petits bancs, obligeant la majorité des spectateurs à s’asseoir à terre ! Devant nous, un décor blanc immaculé (il ne le restera pas toujours !). Au fond au centre, derrière son écran d’ordinateur portable, une jeune femme, toute de blanc vêtue, lunettes de soleil et cigarette électronique, orchestre la performance. Devant elle, de part et d’autre, des draps blancs cachent quelque chose… Dessous, deux chevaux à bascule ou partis d’un carrousel. Aux spectateurs de les mettre en branle, en introduisant une pièce d’un euro ! Hésitation. Silence. Qui osera se lever pour lancer la performance, puis la relancer en introduisant sa pièce dans chacun des deux équidés ? Pendant près d’une heure, les saynètes s’enchaînent sur des musiques diverses et dans des styles variés. Les deux chorégraphes, assis sur leur monture, caracolent, cheveux aux vents. Ils entraînent de surprise en surprise le public amusé, et interloqué de voir tout ce qu’ils peuvent faire sur un tel cheval et tout ce que les hommes ont fait ou font encore de cet animal, tour à tour bête de somme, monture guerrière, star des westerns, objet d’émerveillement des enfants ou de désir sexuel de l’industrie pornographique.
Séduit par le concept et grisé par la tournure des événements, chacun veut mettre sa pièce pour prolonger l’expérience, triste reflet de notre société de (hyper)consommation. Mais toutes les bonnes choses ont une fin !
Marie-Félicia. Crédit photos : MFA & Christophe Raynaud De Lage.
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