Close up, quand la danse se fait guerrière
78e Festival d’Avignon (site officiel) https://festival-avignon.com/?cat=1001
Close up de Noé Soulier, à l’Opéra d’Avignon, vendredi 19 et samedi 20 juillet à 18 heures (durée : 1 h 15). Réservations au 04.90.14.14.14.
France / Création 2024
Avec Julie Charbonnier, Yumiko Funaya, Nangaline Gomis, Samuel Planas, Mélisande Tonolo, Gal Zusmanovich. Et l’Ensemble Il Convito : Christine Busch en alternance avec Sophie Gent (violon), Claire Gratton (viole de gambe), Maude Gratton (clavecin), Amélie Michel (traverso), Ageet Zweistra (violoncelle). Conception et chorégraphie, Noé Soulier. Direction musicale, Maude Gratton. Musique, Jean-Sébastien Bach. Lumière, Kelig Le Bars. Vidéo, Pierre Martin Oriol. Scénographie, Kelig Le Bars, Pierre Martin Oriol, Noé Soulier. Assistanat à la chorégraphie, Stéphanie Amurao. Direction technique, François le Maguer. Régie générale, Mathilde Monier. Régie lumière, Nicolas Bazoge. Assistanat lumière et plateau, Martin Mouchère. Régie vidéo et son, Jérôme Tuncer
Production, Adèle Thebault. Production et diffusion, Céline Chouffot. Production, Centre national de danse contemporaine d’Angers. Coproduction, Ensemble il Convito, Festival d’Avignon, Théâtre de la Ville (Paris), Angers Nantes Opéra, Romaeuropa Festival (Rome), Espaces Pluriels Scène conventionnée danse (Pau), Theater Freiburg, Arsenal Cité musicale de Metz, Maison de la danse Pôle européen de création (Lyon), Théâtre Auditorium de Poitiers, Chaillot Théâtre national de la danse (Paris). Avec le soutien de Dance Reflections by Van Cleef & Arpels, Villa Albertine (New York), Spedidam pour la 78e édition du Festival d’Avignon. Résidences, Office Artistique de la Région Nouvelle-Aquitaine
Le chorégraphe Noé Soulier signe un divin mariage de la danse contemporaine et de la musique baroque ! Au commencement de Close up, il y a la musique, avec l’entrée des cinq musiciennes de l’ensemble Il Convito. Elles viennent s’installer en bord plateau : violon, violoncelle, viole de gambe, clavecin et traverso. Elles vont accompagner toute la chorégraphie par des pièces contrapuntiques de Bach, dont le célèbre Art de la fugue, qui alternent avec le souffle coupé des six interprètes (5 danseuses et 1 danseur), en jean bleu et tee-shirts unis.
Deux partitions pour deux tempos et deux types de mouvements bien distincts. Le premier, lié, ample et fluide, aux allures de taï-chi. Le deuxième, saccadé, aux allures de kung-fu et de danse guerrière, avec ses coups de pied et de bras fendant l’air, frappant ou esquivant. Seuls, à deux, à trois ou en groupe, les danseurs se livrent avec une belle énergie, à un ballet aux mouvements d’un genre nouveau, qui se jouent des lois de la gravité et de l’inertie des corps.
Après un premier mouvement en avant-scène sur fond noir, le deuxième se joue sur fond blanc, derrière les barreaux noirs d’une fenêtre, qui donne à la danse les allures d’un Mondrian. Devant une caméra fixe qui les filme en gros plan à hauteur du nombril (« close up »), et projette leurs corps sur un écran géant au-dessus d’eux, les danseurs jonglent avec les lignes, verticales, horizontales et obliques, avant que leurs mains, leurs bras, leurs pieds et leurs corps tout entiers ne se mêlent et ne s’entrelacent. Puis tout disparaît dans les airs pour un dernier mouvement en groupe, aérien, sur l’intégralité du plateau, immense, aux murs bruts. Dernier coup de pied, noir. Le public laisse éclater sa joie !
Marie-Félicia. Photos Christophe Raynaud de Lage
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