Au Capitole-Studios du Pontet (site officiel), grâce au réseau CinéWest auquel appartiennent 12 cinémas en France – dont 2 dans la région, avec Mouans-Sarthoux et Mougins (tous deux dans les Alpes-Maritimes) -, les amateurs de spectacles « Prestige » seront gâtés, à l’heure où pourtant de très grandes maisons d’opéra, elles en difficulté, se trouvent contraintes de réduire leurs ambitions. Venus de la programmation du ROH (Royal Opera House), installé dans le quartier de Covent Garden à Londres, dont il emprunte parfois le nom, ce sont 8 événements quasi mensuels qui scanderont la saison au cinéma. Même nombre que la saison dernière, mais en proportion inversée. Pour la première fois en effet, la balance penche nettement en faveur de la danse, de plus en plus plébiscitée, avec 5 ballets pour 3 opéras, programme complété par 3 expositions éclectiques (Van Gogh, impressionnisme, Michel-Ange). Ce qui confirme le changement de nom : le Royal Opera devient officiellement le Royal Ballet and Opera, et, avec le rajeunissement du public, il redynamise son offre avec une création mondiale, des nouvelles productions et des reprises.
L’aventure dure depuis 15 ans, aujourd’hui dans plus de 2.200 salles dans 70 pays dans le monde, en direct ou en différé. C’est en effet en 2009 que le ROH et l’Opéra de Paris ont ouvert leurs productions aux dimensions du globe, suivant ainsi le MET qui avait ouvert la voie en 2006 (en 2008 pour la France), et tous ont su fidéliser leur public… qui fréquente aussi, souvent, les maisons d’opéra proches.
Au Royal Ballet & Opera…
Pour cette saison 2024-2025, on comprendra bien que la création de Festen, de Mark-Anthony Turnage, soit réservée au public londonien, ainsi que, parmi les nouvelles productions, La Walkyrie de Barrie Kosky (après l’Or du Rhin en septembre 2023) avec notamment Stanislas de Barbeyrac en Siegmund ; ou Eugène Onéguine mis en scène par Ted Huffman ; ou Semele de Haendel mis en scène par Oliver Mears en fin de saison (une œuvre créée ici même il y a 280 ans).
Seronr également en exclusivité insulaire les reprises de Jenufa (avec Ludovic Tézier) ou La Bohème en décembre, ainsi que Tosca ; la première sera dirigée par Jakub Hrusa, futur successeur du charismatique actuel directeur musical Antonio Pappano en septembre 2025.
Au cinéma…
Au cinéma, en direct (sauf Les Contes d’Hoffmann et Le Lac des cygnes, préenregistrés) trois productions opératiques seront diffusées, en début, milieu et fin de saison. Trois grands classiques. Les Noces de Figaro ouvriront la saison en octobre ; dirigée par Antonio Pappano, mise en scène par David Mc Vicar, c’est une production plusieurs fois donnée à Londres, la dernière fois en mars 2023 (jeudi 10 octobre 2024, 19h30, durée 3h45’). En février on pourra voir en différé (donnée à Londres en novembre) la nouvelle production des Contes d’Hoffmann signée Daminao Michieletto (créée à Sydney en coproduction la saison dernière), avec une distribution de luxe, dont Juan Diego Florez et Ermonela Jaho (jeudi 27 février, 19h30). On bénéficiera aussi en mai 2025 de la reprise de Turandot mis en scène par Andrei Serban (en mars au Royal Ballet and Opera, au cinéma le jeudi 22 mai à 19h30).
Entre ces trois opéras seront programmés pas moins de cinq ballets, toujours très inventifs. Encadrant le moment béni des fêtes de fin d’année si propice aux contes de fées, grands et patits se régaleront d’Alice au pays des merveilles (mardi 19 novembre) et de Cendrillon (dimanche 12 janvier 2025, 14h, seule diffusion hors 19h30). Pour fêter le printemps, un Lac des cygnes classique comme on les aime, évidemment en tutu et paillettes (jeudi 27 mars, 19h30) et Roméo et Juliette en costumes rutilants de la riche Vérone (mardi 29 avril, 19h30). Enfin, cap sur l’Amérique du XXe siècle avec Ballet to Broadway pour terminer la saison en feu d’artifice (jeudi 19 juin, 19h30).
Dans certaines salles, on verra aussi deux autres productions : Casse-Noisette (dates diverses en décembre et janvier) et la Walkyrie (14 mai en direct).
Cette riche saison sera complétée par le ciné-musées, des visites de grandes expositions internationales : Van Gogh/ Poètes & amants (jeudi 5 décembre, 19h30), L’aube de l’impressionnisme/ Paris 1874 (mardi 3 avril, 19h30), Michelangelo/ Amour et mort (jeudi 15 mai, 19h30).
G.ad.
JACK SMITH dit
Quel dommage de comprendre que la programmation diminue pour les opéras (3) au profit de ballets « grand public » (5) …. ! pourtant la mission est de faire découvrir des expressions artistiques multiples…
Classique dit
Bonjour, et merci pour votre message.
Vous avez tout à fait raison. Néanmoins la danse n’est pas un « parent pauvre » et mérite toute sa place ; les statistiques des salles de cinéma confirment une fréquentation supérieure pour les ballets, spectacles familiaux par excellence… et qu’on peut « recycler » et revoir presque ad libitum.
Par ailleurs, à l’heure où tous les spectacles sont revus à la baisse, il faut d’abord se réjouir qu’il en reste…
Et, en ajoutant les diverses productions diffusées dans les cinémas (ROH, Paris, Metropolitan – annonce sous peu dans nos pages -), l’offre peut remplir un agenda, en quantité et en qualité.
Belle saison à vous, et n’hésitez pas à nous faire part de vos coups de coeur… ou de colère !
Cordialement,
G.ad.