On se serre les coudes ?
Dimanche 8 mars, 17h, église, Entraigues-sur-la-Sorgue
« Den dag kjem aldri at eg deg gloymer », chant traditionnel norvégien
« Cantate Domino », Giuseppe Ottavio Pitoni (1657-1743). « Magi viderunt stellam », Thomas Luis de Victoria (1548-1611)
« Ave Maria », Anton Bruckner (1824-1896). « Bogoroditse dievo », Arvo Pärt (1935)
« O magnum mysterium », Morten Lauridsen (1943)
« The Lamb », sir John Tavener, sur poème de William Blake (1944-2013). « Sepulto Domino », Jan Dismas Zelenka (1679-1745)
Avec Annie Raspugli, accordéon : « Ave verum », sir Edward Elgar (1857-1934). « De profundis », Arvo Pärt (1935). « Ave Maria », César Franck (1822-1890). « Litanies à la Vierge Noire », Francis Poulenc (1899-1963).
« Salve Regina », Francis Poulenc (1899-1963).
« Svyete Tikhii », Piotr Illitch Tchaïkovsky (1840-1893). « Lux aurumque », Eric Whitacre (1970)
« Anthem : O praise the Lord » (psaume 148), William Billings (1746-1800).
Chœur Homilius. Accordéon, Annie Raspugli. Direction, Sébastien di Mayo
De la musique, encore et toujours, pour lutter contre tous les miasmes. Surtout quand elle est servie par des interprètes de qualité et un programme concocté avec rigueur et intelligence…
On se serre les coudes ?
S’il est vrai que Mozart apaise les malades agités et que Beethoven augmente la production laitière des vaches (des études scientifiques très sérieuses en attestent), s’il est vrai que la musique éloigne tous les miasmes, alors il faut aller au concert, encore et davantage, en cette époque où le coronavirus à l’évolution imprévisible oblige à se saluer en se « serrant les coudes ».
Dernier concert de la programmation hivernale conjointe de la Ville d’Entraigues-sur-la-Sorgue et de la paroisse, dans un calendrier écourté par l’imminence des élections municipales, ce moment offert par le chœur avignonnais Homilius, un fidèle des lieux depuis 20 ans, s’est révélé – malgré la fraîcheur ambiante – moment de grâce, qui apaise le cœur et élève l’âme.
L’éclectisme du programme, les choix méthodologiques, la rigueur du travail, la cohésion du groupe à travers des individualités bien marquées, assurent toujours des concerts de belle qualité. Si l’acoustique de cette église du XIXe siècle sature parfois les sons, les aigus notamment, l’attention du public ne s’est pourtant jamais démentie.
Quelques mots introductifs, précis et suggestifs, de Sébastien di Mayo qui préside depuis 2006 aux destinées de cet ensemble fondé en 2000, donnent des clefs d’écoute précieuses, soulignant les rapprochements thématiques qui structurent ce programme original et varié : deux prières mariales d’époques diverses, quatre pièces pour le temps de Noël, ou deux morceaux musicalement proches… Ainsi se construisent une cohérence et un équilibre entre des morceaux qui traversent presque quatre siècles et six langues, jusqu’à des œuvres très contemporaines, et qui illustrent des esthétiques bien différentes.
Une, deux, jusqu’à six ou huit voix, entrant successivement ou en tutti, en harmonie ou en dissonance, chœur masculin (9) ou féminin (12) ou mixte, l’ensemble Homilius se prête, avec discipline et talent, à toutes les configurations. Il gère l’espace aussi bien que le temps musical, avec des scénographies sobres mais accompagnant judicieusement le propos musical.
Si Homilius et Gjeilo, les deux compositeurs fétiches du chœur, étaient absents aujourd’hui, on a découvert des œuvres nouvelles, inédites, originales, qui ont tissé une palette largement européenne et au miroitement musicologique séduisant. Dont un quadriptyque tout à fait original pour ce chœur a capella : des pièces initialement écrites pour chœur et orgue, ici transcrites et accompagnées par une choriste (alto) également instrumentiste, Annie Raspugli… à l’accordéon.
Par ailleurs, le chœur Homilius recrute dans les pupitres de basses. (G.ad. Photos G.ad.) http://www.choeurhomilius.fr/
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