41e Festival international de piano de La Roque d’Anthéron. Dimanche 8 Août 2021, 20h, Château de Florans, Auditorium du Parc,
Anne Queffelec, piano, Sinfonia Varsovia, Arie Van Beek, direction
Mozart, Concerto pour piano et orchestre n° 12, K. 414
Mozart, Concerto pour piano et orchestre n° 24, K. 491
J’avais noté sur mon agenda ce mini-cycle de concertos pour piano de Mozart programmé les 8 et 9 août par Arie Van Beek et le Sinfonia Varsovia avec pour solistes Anne Queffelec et Marie-Ange Nguci. Bien m’en a pris, étant donné la qualité des interprétations qui furent proposées.
Anne Queffelec, la première en piste, interprétait les concertos n° 12 et 24. On ne présente plus cette pianiste, musicienne échappée d’une famille d’écrivains, élève, entre autres, d’Alfred Brendel, à la longue carrière internationale et discographique, avec de nombreuses récompenses, et au large répertoire, de Bach à Dutilleux. La Roque d’Anthéron l’accueille régulièrement et un nombreux public lui demeure attaché.
Le chef hollandais Arie Van Beek, non plus, n’est pas un inconnu, souvent présent en France où il dirige et a dirigé plus d’un orchestre, et aujourd’hui chef invité du Sinfonia Varsovia, un orchestre habitué de La Roque d’Anthéron.
Le concerto n° 12 fut interprété avec toute la grâce qu’il requiert, jeu clair et souple de la pianiste, orchestre homogène bien tenu par son chef, respect des nuances. On aura noté la jolie cadence du premier mouvement, un andante reposant et poétique, poussant à la rêverie, un allegretto sautillant et enjoué.
L’entame trop bruyante, par un orchestre plus étoffé en instruments à vent, du concerto n° 24, venait quelque peu casser ce moment de grâce. Le chef avait visiblement choisi de mener l’œuvre avec énergie, de lui imprimer force et entrain. Ce choix, dans le premier mouvement, donnait quelques forte un peu agressifs. La soliste, cependant, assurait de belle manière, sachant se fondre dans la masse orchestrale, ou dialoguer avec elle, ou jouer entre puissance et sérénité, notamment dans la cadence.
Le larghetto, plus serein, a permis d’apprécier l’homogénéité des vents, et le dernier mouvement concluait l’œuvre avec le même entrain que le premier, mais plus maîtrisé et respectueux des nuances.
Le public, venu en nombre, saluait comme il se doit ces interprétations. Anne Queffelec offrait un joli bis, revenant au calme avec le largo du concerto en ré mineur BWV 596 de Vivaldi/Bach.
Désireuse de partager le succès de la soirée avec l’orchestre et son chef, elle choisissait ensuite de redonner en bis le dernier mouvement du concerto n° 24.
Outre l’art de la pianiste, nous aurons apprécié également la direction sobre et expressive d’Arie Van Beek, maitrisant parfaitement un orchestre d’un bon niveau, et la belle complicité entre le chef, l’orchestre et la soliste, qui s’est même montrée quelque peu facétieuse pendant les rappels.
B.D. Photos Valentine Chauvin
Laisser un commentaire