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Abdel Rahman El Bacha, piano (janvier 2019)

« Un artiste ne peut pas naître de l’imitation. L’imitation, c’est la mort de l’art »

3.

C’est un événement. Le pianiste franco-libanais Abdel Rahman El Bacha vient à Carpentras (84) en ce mois de janvier 2019 (récital le 12, précédé de 2 master classes et d’un film-conférence suivi de dédicaces le 11), à l’invitation notamment de Dany Baychère qui l’avait accueilli il y a quelques années au collège Barbara Hendricks d’Orange qu’elle dirigeait. C’est à elle qu’on doit d’ailleurs, dans nos pages, un entretien antérieur (2016), et des comptes rendus de récital dans le cadre du Festival de La Roque-d’Anthéron (2017 et 2018). C’est un moment de grâce que d’échanger avec l’artiste, qui rayonne de sensibilité, d’humanité, de talent.

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-Vous donnerez samedi soir (12 janvier 2019) un récital à Carpentras, dans le Vaucluse. Comment concevez-vous les programmes de vos concerts ? En fonction du lieu et du public attendu, de la promotion éventuelle d’un album, de l’inspiration du moment, ou d’autres critères ?

-C’est parfois la combinaison de tout ce que vous avancez. C’est essentiellement un équilibre de l’ensemble, pour que le public, quand il sort du récital, garde l’impression d’un arc-en-ciel, à travers la diversité de l’expression musicale et des manières de jouer. Même si un concert qu’on limite à un seul compositeur, comme Beethoven ou Chopin, peut donner cette même impression. En quelques heures on parcourt avec eux toutes les émotions humaines à travers les multiples musicales de leurs écritures. Et pour concevoir un programme, je dois quelquefois tenir compte du souhait de l’organisateur ; il ne me suggère pas forcément des œuvres, mais au moins un compositeur ; j’organise alors autour de son souhait quelque chose qui aboutisse à un équilibre. C’est le cas ici : Dany souhaitait que j’inclue une sélection de mes œuvres. J’ai donc construit autour de ce souhait. J’ai une relation privilégiée avec la musique romantique, Chopin était bienvenu. Et je suis lié à la musique espagnole, andalouse, par ma double culture, d’où la présence de Granados.

-Vous aimez dire que la musique est un langage universel. Pourtant chaque culture a ses propres outils. La musique qu’on appelle classique est surtout occidentale. La musique orientale, elle, joue par exemple sur les quarts de tons. Celle du Proche et du Moyen Orient a sans doute ses propres moyens d’expression. Comment peut-on donc recevoir la musique d’un langage qui n’est pas le sien ?

-L’universalité de réception est possible si la matière musicale est suffisante ; elle dépasse les frontières si elle traverse le temps. Ce que j’appelle classique, c’est alors la musique qui sait traverser les frontières, mais sans qu’il y ait de cloisonnement : ce peut être la musique folklorique, la chanson, ou le « classique ». En fait j’ai été nourri de tout cela. Et si la musique universelle traverse le temps et l’espace, un Chinois ou un Japonais peut s’émouvoir des mêmes musiques qu’un Occidental. Parfois, il est vrai, il faut faire un effort accès au langage spécifique ; comme quand on apprend une langue, il faut un minimum de grammaire ; cela se fait par le choix d’un style, d’un instrument, et ce n’est pas toujours conscient. Mozart, par exemple, écrivait la musique de son temps, mais sans en avoir vraiment conscience. L’accès est plus difficile pour ceux qui ont vraiment inventé un langage, comme Debussy ou Prokofiev. Et l’effort est aussi important venant d’un Occidental : rappelez-vous combien Le Sacre du printemps a choqué ses contemporains ! C’est en fait la matière musicale qui est essentielle : comment suggérer par exemple Albeniz, avec l’écriture de la guitare au piano ?

-Le piano est-il ainsi un instrument particulier ?

-Le piano a réussi à adopter différentes impressions. Il suggère la voix, comme chez Chopin ou Mozart, ou un orchestre, comme chez Beethoven ou Ravel, ou les percussions… Au compositeur de savoir utiliser tout ce potentiel. Vous parliez du quart de ton. Mais on peut composer sur des modes qui n’en ont pas besoin, à travers le mode grec, par exemple, qui est proche de la musique orientale. On peut jouer aussi sur le ton et demi, comme dans la musique tzigane, ou chez Chopin, ou dans la musique espagnole, qui est en fait andalouse, ou arabe. Cela m’a permis à moi d’écrire trois pièces orientales en utilisant des modes orientaux.

-Précisément, quel compositeur êtes-vous ? A votre table de travail chaque jour à heure fixe, ou à partir d’une sensation, d’une impression, d’une émotion, d’un mot, d’une autre pièce musicale… ?

-Je suis avant tout un interprète. Je ne suis pas compositeur de métier, je suis donc fatalement dans la deuxième catégorie. Pour moi, la composition, c’est un souffle de liberté, une récréation, un chant personnel, comme Borodine par rapport à son métier ; puisque, comme ses collègues du Groupe des 5, il avait un autre métier à côté. En revanche, mon métier c’est l’interprétation ; je vais donc tous les jours à mon piano, je parfais mon métier tous les jours ; mais ce n’est jamais avec effort, toujours avec plaisir ; je ne me sature jamais, je m’arrête avant. Mes facilités techniques me permettent de ne pas devoir consacrer plus de 3 ou 4 heures par jour.

-Vous avez enregistré récemment vos œuvres….

-La composition est tout de même assez rare chez moi. J’ai édité en effet mes œuvres en 2016. J’ai commencé à composer il y a 40 ou 50 ans, et l’ensemble tient 75 minutes de CD. Ce sont des moments d’émotion dans ma vie, qui ont trouvé une issue en musique, même si j’ai écrit aussi quelques pièces pour orchestre et musique de chambre.

-Vous êtes un fidèle du Festival de La Roque-d’Anthéron ; comment s’est passée votre première rencontre ?

-J’avais 20 ans, je venais de gagner le concours Reine Elisabeth, en 78, dans les débuts du Festival. On comprend que les organisateurs soient toujours tentés de découvrir la jeune génération, et de la faire découvrir au public. J’ai donc été adopté et je suis revenu régulièrement. Mais la première fois à La Roque, c’était au début des années 80 ; je faisais partie des grands élèves de Pierre Sancan (1916-2008, NDLR) auquel la soirée était consacrée, et nous étions quelques jeunes pianistes avec lui.

-Aujourd’hui, quels sont vos projets, de composition, de disques… ?

-La composition, comme je vous l’ai dit, est rarement établie ; elle me surprend plutôt. Pour ce qui touche les enregistrements, je travaille pour MIrare. Et pour un label japonais : je profite de chaque concert là-bas pour enregistrer ; donc un CD autour de Granados, les Goyescas, et autour de Bach ; j’ai déjà enregistré les deux cahiers du Clavier bien tempéré, et quatre Suites pour le piano. Et j’ai fait également l’intégrale de Ravel, et les Impromptus de Schubert. Pour l’instant je n’ai pas de projet précis chez Mirare. Mais j’ai essentiellement des concerts. Je suis un invité régulier des Folles journées, qu’elles soient à Nantes ou à Tokyo… Et j’ai également… mais faut-il en parler dès maintenant ?… un événement à l’Université de Louvain, en Belgique.

-Une université prestigieuse, avec laquelle il m’est arrivé aussi d’avoir quelques contacts.

-J’ai été proposé pour être fait Docteur Honoris Causa, dans un mois environ.

-Je vous en félicite, c’est une légitime reconnaissance ! Par ailleurs, ce vendredi à Carpentras vous allez donner deux master classes. Quel professeur êtes-vous ? Prônez-vous l’imitation, la liberté… ?

-Je considère que, quand on a un vrai talent auprès de soi, il faut éviter d’imposer quoi que ce soit. Je suis plutôt dans la suggestion ; quand je vois qu’on est dans une impasse, je suggère un doigté, un tempo, une position des doigts ou des mains, un plan de travail… Je suis totalement opposé au fait de calquer une attitude. Un artiste ne peut naître d’une imitation. L’imitation, c’est la mort de l’art. Je me contente de montrer une manière de faire, mais on enseigne davantage par des regards, par des non-dits… La musique s’exprime par la pensée, par des attitudes.

-On dit souvent qu’on enseigne ce qu’on est, plutôt que ce qu’on sait…

–Oui. Je fais part de mon expérience quand c’est nécessaire, quand je vois que les élèves peuvent en avoir besoin. Mais quand quelque chose dans leur interprétation est totalement différent, du moment qu’on reste dans la cohérence et dans l’équilibre, je laisse faire. C’est ainsi que ces jeunes artistes vont pouvoir apporter un autre point de vue. En revanche, quand c’est difficile, laborieux, mon rôle de professeur est d’intervenir.

-Concernant le concert de samedi soir, que pouvez-vous ajouter ?

–Je suis très touché de ce projet, et dans cette ville de Provence. Touché de ce projet tel qu’il a été conçu par Dany Baychère. C’est pour moi un honneur, une sorte d’hommage que l’on me rend, à l’interprète, à l’homme, à l’artiste. Tant pis si je semble un peu égoïste en disant cela. Mais, si je suis arrivé à ce stade où je suis arrivé, c’est presque par égoïsme (sourire). J’ai la chance d’exercer un métier qui me passionne, et je suis heureux quand ce plaisir est partagé. Le plaisir du public m’apporte autant de satisfaction que le mien propre… (Propos recueillis par G.ad., janvier 2019).

 

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