Théâtre du Balcon, Avignon, dimanche 14 novembre 2021, 16h.
Sur les traces de Nicolas de Staël, à partir de ses lettres
Conception et Interprétation : Vanina Delannoy. Assistante mise en scène : Sophie Mangin. Création sonore : Stéphane Morisse. Lumière et régie : Florian Martinet
En collaboration avec la collection Lambert et l’IMCA (Institut des métiers de la communication audiovisuelle). Tarifs : 23€/ 19€/ 16€/ 10€. Réservations : site du théâtre, ou 04 90 85 00 80.
Le nom de Nicolas de Staël, très lié à la région Provence, évoque des tableaux colorés, proches du fauvisme et de Braque. Nicolas de Staël est un Russe blanc (son arrière-grand-père, son grand-père et son père sont officiers du tsar), qui va « tomber en amitié », nous dit Vanina Delannoy la comédienne, avec René Char ; « avec 1m95 tous les deux et quantité de points communs, c’est Char qui fait venir le peintre en Provence : à L’Isle-sur-la-Sorgue, puis Lagnes où Nicolas de Staël louera une maison. On se souvient de lui dans le village, d’autant plus que Jeanne dont il est tombé amoureux, une muse de René Char, y est restée jusqu’à sa mort en 2014 à 94 ans, et c’est le fils de celle-ci qui a envoyé toutes les lettres à la famille du peintre ».
Aussitôt vont être publiées ces lettres, que Nicolas de Staël a échangées de 1926 (il a 12 ans) jusqu’à son suicide à 41 ans en 1955, avec divers destinataires, son père, son agent, René Char… Il y parle du Maroc, de la Méditerranée, de l’Italie et de la Grèce, et de la Provence où il vit, s’agaçant parfois des « deux ogres de ce pays merveilleux, Cézanne et Bonnard, dans les pattes à chaque virage » ! Entre oliviers et collines du Luberon (il achètera à Ménerbes une maison qui appartient toujours à sa famille), il mène de front la peinture et l’écriture, sans renoncer à l’une ou l’autre.
Vanina Delannoy est née à Lagnes, justement, petit village des contreforts du Luberon, et, après sa formation au Conservatoire d’Avignon puis Paris et Marseille (la Criée, Serge Valetti), elle est revenue à Lagnes créer sa propre compagnie Clair-Obscur en 2003, avant de s’installer à Avignon en mars 2017.
Depuis qu’elle a découvert ces lettres éblouissantes, le projet ne l’a plus quittée ; dans cette abondante correspondance, « toujours sublime, et que les acheteurs s’arrachent depuis la publication », elle revendique sa propre sélection, subjective, intime, profonde ; la simple lecture est devenue une sobre mise en espace et en musique (le peintre était proche aussi de Pierre Boulez).
S’agissant de l’accompagnement sonore de la voix, le dossier de presse du spectacle détaille : « Des sons accompagnent ses lettres, comme une présence invisible et discrète. Entendre la musique, dont Nicolas de Staël, slave avant tout, et qui fréquentait à Paris les créateurs du Domaine Musical (Suzanne
Tézenas, Pierre Boulez…), avait besoin pour vivre, être porté. La création sonore est réalisée à partir de musiques de répertoire qui rappellent la Russie, l’Espagne, le Maroc… Plus on avance dans le spectacle, plus le son tente de suivre l’état intérieur de l’artiste. La lumière du plateau évoquera le lieu intime de l’atelier, les traversées successives de l’espace-temps du peintre, soulignant le parcours de la comédienne qui suivra toujours plus avant sa trace, dévoilant à travers la découverte de son écriture, le cours de sa vie.
Sur les pas de Nicolas de Staël a donc été créé en septembre 2021 à Ménerbes, évidemment, et sera à Avignon dans quelques jours.
G.ad.
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