Un spectacle haut en couleur, qui mêle intrigue policière et ambiance festive…
Trois de la Marine, opérette-revue de Vincent Scotto, à Marseille, Théâtre de l’Odéon, Samedi 19 novembre 2022
Direction musicale, Emmanuel TRENQUE. Mise en scène, Simone BURLES. Chorégraphie, Rémy KOUADIO
Julia KNECHT (Rosette) ; Estelle DANIÈRE (Dorah) ; Caroline GÉA (Fifi) ; Perrine CABASSUD (Thérèse) ; Simone BURLES (Madame de l’Escoube) ; Marc LARCHER (Antonin) ; Philippe FARGUES (Le Commandant) ; Grégory JUPPIN (Papillotte) ; Antoine BONELLI (Favouille) ; Dominique DESMONS (Keffers / L’Homme aux lunettes) ; Jean GOLTIER (Yvonnec / Le Domestique) ; Michel DELFAUD (Malabar)
Chœur Phocéen
Orchestre de l’Odéon
Trois de la marine, ce sont les trois matelots Antonin, Favouille et Papillote, en escale à Toulon après une croisière de 14 mois à bord de l’Indomptable. Chacun est attendu au port par sa belle, tissant ainsi les thèmes principaux du livret d’Henri Alibert et René Sarvil, alors qu’une action parallèle avance, une mission d’espionnage pour démasquer le traître de l’histoire. Cette opérette comprend plus de dialogues que de séquences chantées, avec un second acte sans doute plus prenant que le premier, la mission qui mène à l’arrestation du coupable ajoutant du piment à l’action.
La mise en scène de Simone Burles est d’une drôlerie à faire rire sans retenue, dans des décors efficaces et variés. Avec les divers et rapides changements de toiles éclairées, on passe ainsi du quai toulonnais au pont du navire l’Indomptable, au lavoir ou à la blanchisserie où travaillent, et discutent aussi, ces dames (le chœur « De l’eau, du savon, du soleil et on a du linge sans pareil »). Les spectateurs sont également transportés à la guinguette des Tamaris, dans le riche salon chez Dorah, ou encore dans une sombre taverne aux allures de coupe-gorge.
Placés sous la direction musicale d’Emmanuel Trenque, les sept musiciens en fosse produisent un son limité en épaisseur, mais dont le public reconnaît régulièrement les mélodies les plus connues, en les fredonnant gentiment. L’ambiance est à la fête, dès l’entrée des instrumentistes par la salle, en tenue de marins.
Deux interprètes dominent pour ce qui concerne les parties chantées : le ténor Marc Larcher (Antonin) et la soprano Julia Knecht (Rosette). Elle est amoureuse depuis le début de son bel Antonin, mais celui-ci la considère comme sa sœur de lait et il faudra attendre la fin de l’argument pour qu’il s’aperçoive qu’il n’a jamais aimé qu’elle. L’autre couple d’importance Papillotte – Fifi est tenu par Grégory Juppin et Caroline Géa, dans un registre souvent plus proche de la chanson que du répertoire proprement lyrique.
Certaines figures habituelles du théâtre de l’Odéon prennent part à la distribution, Antoine Bonelli (Favouille) et Simone Burles (Madame de l’Escoube) déclenchant quelques applaudissements à leur seule entrée en scène, sans avoir encore ouvert la bouche… comme pour les vedettes du Metropolitan Opera de New-York ! La belle Estelle Danière (Dorah) qui fait tourner pendant un temps la tête d’Antonin, c’est l’espionne qui démasquera le traître, soit l’homme aux lunettes interprété par Dominique Desmons, précédemment dans les habits du capitaine d’armes tyrannique Keffers. Perrine Cabassud (Thérèse), Philippe Fargues (Le Commandant), Jean Goltier (Yvonnec / Le Domestique), Michel Delfaud (Malabar) complètent, la majorité dans des rôles parlés.
Le Chœur Phocéen se donne avec enthousiasme, comme par exemple le réjouissant finale « A Toulon, tous les matelots sont bien les plus beaux, avec leur béret bien sur l’oreille » et le spectacle est aussi agrémenté des mouvements des deux couples de danseurs, réglés par la chorégraphie de Rémy Kouadio.
F.J. Photos Christian Dresse
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