Giacomo Puccini, Tosca. Opéra de Marseille. Captation sans public, diffusion en accès libre à partir du dimanche 28 février à 17h.
Direction musicale, Giuliano CARELLA ; mise en scène / Décors / Costumes, Louis DÉSIRÉ ; lumières, Patrick MÉEÜS
Jennifer ROWLEY (Tosca) ; Marcelo PUENTE (Mario Cavaradossi) ; Samuel YOUN (Scarpia) ; Patrick BOLLEIRE (Angelotti) ; Jacques CALATAYUD (Le Sacristain) ; Loïc FÉLIX (Spoletta) ; Jean-Marie DELPAS (Sciarrone)
Orchestre et Chœur de l’Opéra de Marseille
L’Opéra de Marseille reprend la production dont Louis Désiré avait signé mise en scène, décor et costumes (2015). Nous étions parmi les quelques journalistes présents dans une salle sans public. La captation vidéo sera mise en ligne gratuitement pour un mois, le 28 février.
Les restrictions sanitaires dues à la pandémie qui nous frappe actuellement empêchent encore les représentations devant un public en chair et en os. Aussi, l’Opéra Municipal de Marseille et son directeur Maurice Xiberras accueillent-ils quelques journalistes pour assister à la générale (un enregistrement audio est aussi effectué à cette occasion) de Tosca, chef d’œuvre de Puccini, dans la mise en scène classique et esthétique de Louis Désiré. Une deuxième séance vendredi 19 février permettra la captation vidéo du spectacle pour une diffusion sur le site de l’Opéra à compter du dimanche 28 février à 17h.
Le metteur en scène, qui a créé ce spectacle ici même en mars 2015, signe aussi les décors somptueux et les très seyants costumes. Un plateau tournant permet de caractériser les lieux de ce drame romain : d’un côté une façade toute noire agrémentée d’un balcon pour l’acte II du Palazzo Farnese et d’une cage grillagée pour figurer la prison de l’acte final ; de l’autre côté, l’autel de Sant’Andrea della Valle du premier acte, encadré par deux portraits géants de Marie-Madeleine, le tout mis en valeur par le jeu des lumières réglé par Patrick Méeüs.
Les choristes, bien chantants et préparés par Emmanuel Trenque, sont répartis au 1er balcon dans la salle, pas d’enfants sur le plateau pour cette représentation, pas de masses pieuses pour la conclusion du I, mais quelques artistes du chœur grimés en femmes voilées de noir.
Jennifer Rowley, soprano américaine, nous propose une belle Tosca, d’abord espiègle, puis déterminée et émouvante, en particulier dans son célèbre « Vissi d’arte ». Le Cavaradossi de Marcelo Puente, ténor argentin, est vaillant malgré quelques resserrements audibles dans les notes les plus aiguës. Le méchant de l’histoire, Scarpia, est incarné par le baryton sud-coréen Samuel Youn, qui compose un personnage inquiétant, cruel, qu’on déteste dès son entrée en scène. Patrick Bolleire (Angelotti), Jacques Calatayud (le Sacristain), Loïc Félix (Spoletta) et Jean-Marie Delpas (Sciarrone) complètent agréablement la distribution.
L’Orchestre de l’Opéra de Marseille est dirigé par le chef Giuliano Carella ; celui-ci nous propose une lecture de l’œuvre qui nous enchante malgré un effectif réduit à une vingtaine de musiciens, ceci étant dû aux précautions sanitaires et à la fameuse distanciation sociale.
I.F. Photos Christian Dresse
Иван dit
La direction musicale remarquée de Giuliano Carella parvient à faire oublier l’effectif réduit en fosse contraint par la distanciation. L’Orchestre de l’Opéra de Marseille déroule la partition de Puccini avec souplesse et nuance. Le chef s’avère particulièrement à l’écoute des solistes et des choeurs. Harpe et cloches, exilées en loges, transportent le public au coeur de l’église Sant’Andrea della Valle.