Création 2016. Ballet de l’Opéra Grand Avignon, directeur Eric Belaud
Quatuor Enigma (Corinne Puel et Michel Berrier, violons ; Paul Collin, alto ; Romain Cambis, violoncelle).
Quatuor n°14, en ré mineur D.180, La Jeune fille et la mort, musique de Franz Schubert
Allegro – Andante con moto – Scherzo : allegro molto – Presto
La jeune fille : Agathe Clément. La mort : Sylvain Bouvier
Company, musique de Philip Glass. Tutti.
Dédicace, Quatuor en fa majeur, musique de Maurice Ravel : Allegro moderato, très doux – Assez vif. Très rythmé – Très lent – Vif et agité
Solistes : Bérangère Cassiot – Anthony Beignard
Chorégraphie : Eric Belaud. Costumes : Opéra Grand Avignon. Conception lumières : Patrick Méeüs
C’est l’une des créations de la saison 2016-2017 du ballet de l’Opéra Grand Avignon. Un des derniers ballets qui existent encore au sein d’une maison lyrique (une chance, déjà !), et de surcroît un ballet actif, sous la houlette d’un directeur-chorégraphe Eric Belaud venu du sérail, et qui ne cesse de cultiver, chez lui la fraîcheur de l’inspiration, et chez ses danseurs l’audace des premières chorégraphies. A côté de ses propres créations, il ouvre en effet chaque année une « carte blanche » où se dessinent des talents très inventifs.
Pour cette soirée Schubert/Glass/Ravel, trois œuvres, trois ballets, trois univers bien différents, où se reconnaît néanmoins la patte du maître. Un néoclassicisme qu’il revendique, épuré et délicat. Sans décor, mais avec les lumières sculpturales d’un Patrick Méeüs particulièrement inspiré.
Un univers en costumes chair, fluide et poétique pour Schubert. Les pas de deux et les ensembles sont parfaitement imbriqués et tissés comme une dentelle délicate. Sylvain Bouvier est très investi en double rôle de Schubert (qui aurait néanmoins mérité d’être plus explicite) et de la mort. Agathe Clément, dont la maîtrise s’affirme chaque jour, offre sa souplesse de liane à une ligne chorégraphique très aérienne.
Un univers plus géométrique pour Philip Glass, avec des boucles chorégraphiques, un univers que la brièveté de l’œuvre (8 minutes) a allégé d’une répétitivité qui constitue la signature du compositeur.
Un univers éclatant enfin, bondissant, tout en rouge et noir, pour Ravel. La complicité évidente des deux solistes, Bérangère Cassiot et Anthony Beignard, valeurs sûres de cette formation, signe un univers vigoureux et léger à la fois, dans un jaillissement de figures et de couleurs.
Il est incontestable que la présence sur scène du talentueux quatuor Enigma qa largement participé à l’énergie de la soirée. Une véritable chair musicale (G.ad.) (photos scène G.ad. Photos répétitions Cédric Delestrade-ACM Studio).