La relève semble assurée…
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Palais des Princes. Samedi 16 juillet à 21h, durée 1h30. Chorégies d’Orange (site officiel)
Soprano, Anna Nalbandiants, en remplacement d’Angélique Boudeville. Mezzo-soprano, Lucie Peyramaure. Ténor, Sahy Ratia. Piano, Kira Parfeevets
Le soutien aux jeunes talents est un souci constant de nombreux grands festivals. Naguère, aux Chorégies, il se manifestait dans les Concerts de la Cour Saint-Louis, au sein de la cour du Conservatoire, en début de soirée avant un grand opéra. Un lieu charmant mais brûlant sous le soleil encore haut de l’après-midi provençale. Ce qu’on a perdu en agrément, on l’a gagné en confort, avec ce concert vespéral, au Palais des Princes.
La relève semble assurée du côté des artistes lyriques. Samedi 16 juillet en soirée, au palais des Princes, les trois jeunes solistes de la scène émergente Lucie Peyramaure, mezzo-soprano, Anna Nalbandiants, soprano et Sahy Ratia, ténor, ont servi un récital brillant à dimension théâtrale. Seuls, en duo ou à trois, ils ont enchanté les spectateurs présents, subjugués par leur fougue alliée à la justesse de leur interprétation. Ces étoiles montantes ont exprimé l’étendue de leur talent au travers d’extraits du répertoire français et international. Du classique au moderne : Rossini, Bellini, Rimski-Korsakov, Rachmaninov, Bizet, Bernstein… Ils étaient accompagnés avec maestria par la pianiste d’origine russe Kira Parfeevets, ancienne cheffe de chant au centre de formation lyrique de l’Opéra national de Paris qui, au cours de cette soirée, a choisi d’offrir en intermède, une composition du musicien ukrainien Myroslav Skorik décédé en 2020. Pour la deuxième année consécutive Jean-Louis Grinda, directeur du festival lyrique, confirme avec bonheur la pertinence, au sein des Chorégies d’Orange de cette scène émergente qui aurait mérité un public plus nombreux.
Affirmant son magnétisme scénique qu’elle explore depuis ses débuts, Lucie Peyramaure a ouvert le récital, dévoilant un timbre de voix somptueux. La mezzo-soprano, diplômée du Conservatoire national de Paris, prix jeune espoir du concours international de chant de Canari, excelle depuis lors dans une palette de rôles, notamment : la première prieure des Dialogues des Carmélites de Poulenc ou Marguerite dans La Damnation de Faust de Berlioz. Lucie Peyramaure a également interprété des solos du Requiem de Duruflé et de Mozart…
La soprano russe Anna Nalbandiants, qui a remplacé, à la dernière minute Angélique Boudeville, souffrante, a enveloppé le Palais des Princes de sa voix lumineuse. Un exercice auquel elle s’est prêtée volontiers après avoir fait ses premiers pas au Théâtre antique il y a quelques jours interprétant le rôle de Giannetta dans L’Elisir d’Amore de Donizetti et précédemment lors de sa participation à la soirée œcuménique du 2 juillet. A son répertoire, figurent Anna du Nabucco de Verdi et Xenia dans Boris Godounov, qu’elle a joués à l’opéra de Monte-Carlo
Dans des registres variés et multiples, le ténor d’origine malgache Sahy Ratia, avec une aisance déconcertante, a habillé de sa voix puissante empreinte de clarté les personnages qu’il a incarnés samedi dernier à Orange. Sorti en 2017 du conservatoire national de Paris avec une mention Très bien, il est l’une des révélations des jeunes voix de l’opéra français. Primé par l’Adami en 2019, la liste de ses prises de rôles est déjà longue, Nemorino à Avignon et à Paris, le roi Ajax 1er dans la Belle Hélène en concert, ou George Bown dans la Dame Blanche à l’opéra de Rennes…
S.R.
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