Paganini joue son violon au Théâtre de l’Odéon de Marseille
Marseille, Théâtre de l’Odéon, dimanche 25 février 2024
Paganini, opérette en trois actes de Franz Lehár. Federico Tibone, direction musicale. Carole Clin, mise en scène. Anne-Céline Pic-Savary, chorégraphie.
Perrine Madoeuf, Anna Elisa ; Julie Morgane, Bella ; Cécile Galois, La Comtesse de Laplace / Caroline ; Samy Camps, Paganini ; Jean-Claude Calon, Bartucci ; Fabrice Todaro, Pimpinelli ; Philippe Béranger, Beppo / Marco ; Jean-Luc Épitalon, Le Général d’Hédouville ; Joris Conquet, Le Prince Felice ; Dominique Desmons, Foletto / Emmanuel ; Antoine Bonelli, L’Aubergiste / le 1er Gendarme
Chœur phocéen
Orchestre de l’Odéon
Après La Veuve joyeuse donnée à l’Opéra de Marseille pour la fin d’année 2023, Franz Lehár est de retour, cette fois au Théâtre de l’Odéon avec une œuvre bien moins connue et postérieure de vingt ans à cette Veuve joyeuse. Le ton est donné dès les premières mesures de l’Ouverture, où l’on entend le premier violon solo d’Alexandra Jouannié, sonorisé et d’une belle virtuosité, qui nous donne l’impression d’être joué au loin, en fait à l’intérieur d’une auberge où tous les regards des villageois se tournent, avec admiration. Le violoniste Niccolò Paganini et son impresario Bartucci sont en route pour un concert à Lucca, tandis que la princesse Anna Elisa, sœur de Napoléon, tombe aussi sous le charme du musicien. S’ensuivent nombre de jeux de séduction impliquant principalement Pimpinelli, premier gentilhomme de la princesse, le mari Le Prince Felice, ainsi que Bella, jolie ballerine à laquelle la gent masculine a bien du mal à résister.
La mise en scène de Carole Clin situe avec efficacité les trois actes successifs, d’abord sur une place italienne ensoleillée, dans un plus riche salon intérieur pour le deuxième acte chez la princesse, avant l’auberge du III où Paganini est en recherche de contrebandiers pour l’aider dans sa fuite. Si l’on s’ennuie légèrement au premier acte, avec un humour qui a bien du mal à nous faire sourire, les choses s’améliorent ensuite au cours des deux suivants, sans toutefois que l’on garde un souvenir impérissable de la représentation à son issue.
Le rôle de Paganini est défendu par Samy Camps, ténor au médium très solide, mais dont plusieurs notes aiguës ne sont pas produites en plein timbrage. En princesse Anna Elisa, Perrine Madoeuf possède une vraie voix d’opéra, un format lyrique à la projection puissante, mais qui perd malheureusement en qualité de prononciation lorsqu’elle monte en volume. On apprécie en tout cas leur duo au cours du deuxième acte, où le ténor passe en voix de tête pour donner la réplique. Fabrice Todaro (Pimpinelli) et Julie Morgane (Bella) ont une typologie vocale plus en rapport avec ce type de répertoire léger, le premier apportant un humour bienvenu par l’utilisation d’un comique de répétition… et sa recette en trois temps pour séduire les femmes ! Les quatre rôles principaux sont complétés par plusieurs figures habituelles de la scène phocéenne située sur le haut de la Canebière, comme Cécile Galois, Jean-Claude Calon, Dominique Desmons ou Antoine Bonelli, qui tiennent des emplois essentiellement parlés.
Le chef Federico Tibone fait jouer avec générosité la vingtaine d’instrumentistes de l’Orchestre de l’Odéon, pour une musique facile et agréable à entendre, et plusieurs mélodies comme des sœurs cousines de La Veuve joyeuse (on pense à « l’Heure exquise » en priorité !). A noter également les bonnes interventions du Chœur phocéen, ainsi que les courtes séquences dansées, chorégraphiées par Anne-Céline Pic-Savary.
F.J. © Christian Dresse
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