Ouverture en beauté
Concert d’ouverture des XXVe Automnales de l’Orgue. Musique Sacrée & Orgue en Avignon. Eglise de Malaucène (84)
Petra Ahlander, soprano ; Jacques Jarmasson, trompette ; Luc Antonini, orgue
En partenariat avec l’association des Amis de l’Orgue de Malaucène
Claude Gervaise (XVIe siècle), Sept Danceries de la Renaissance : Pavane, gaillarde, branle de Bourgogne ; branle de Champagne, branle gai ; branle simple, allemande. Orgue seul
Lodovico da Viadana (1564-1623), « Quem vidistis, pastores ». Soprano et orgue
William Byrd (1543-1623), A Fancy. Orgue seul
Henry Purcell (1659-1695), Sonata : pomposo, andante, allegro. Trompette et orgue
Georg Friedrich Haendel (1685-1759), Extrait de Semele : « Endless pleasure ». Soprano et orgue
Alessandro Scarlatti (1660-1725), Si suoni la tromba ; Con voce festiva. Soprano trompette et orgue
Francisco Correa de Arauxo (ca1575-1654), Tiento de medio registro de dos tiples de 2° tono. Orgue seul
Georg Friedrich Haendel (1685-1759), Suite en ré majeur : ouverture, gigue, menuetto, bourrée, marche. Trompette et orgue
Georg Friedrich Haendel (1685-1759), Extrait de Samson : « Let the bright Seraphim ». Soprano trompette et orgue
Cent quatre-vingts programmes distribués pour une petite ville comme Malaucène, c’est inespéré. Certes, la nombreuse famille d’artistes Antonini est relativement connue de ce côté-là du Ventoux, et la Saint-Michel avec sa messe provençale le matin avait drainé en ville plus de monde que d’habitude.
Toujours est-il que la sobre église-bastion, au parvis joliment caladé mais peu confortable, était pleine pour ce concert d’ouverture des Automnales de l’orgue, proposées par l’association Musique Sacrée et Orgue en Avignon. Un public mêlé, d’autochtones, d’Avignonnais fidèles, et d’étrangers de passage ou de villégiature. Un public attentif et conquis.
Le programme avait des atouts pour séduire le plus grand nombre, alternant avec finesse les configurations différentes. Orgue seul (la « Fantaisie » de William Byrd, ou la pièce de Correa de Arauxo, curieuse dans l’utilisation, propre à l’orgue espagnol, d’un seul clavier pour deux sonorités) ; ou dialogue soprano-orgue (l’évocation des bergers de la crèche, de Lodovico da Viadana, ou l’opéra mythologique Semele de Haendel) ; ou trompette et orgue (la Sonata de Purcell, ou les danses de Haendel, une musique de plein air, originellement jouée sur la Tamise). Deux pièces enfin, Scarlatti en milieu et le magnifique oratorio Samson de Haendel en final, mariaient les trois artistes, voix, orgue et trompette.
A travers la diversité des genres, des tempi, des sonorités, c’est évidemment la trompette qui a capté davantage l’attention. Jacques Jarmasson lui donne tantôt un éclat lumineux, tantôt un velouté suave, ciselant la ligne musicale, élargissant un son au bouquet multiple.
A l’orgue, on connaît le talent de Luc Antonini, la sûreté de sa technique, l’intelligence de son interprétation.
Quant à Petra Ahlander, la maturation de sa voix lui donne maintenant une rondeur, une souplesse, qui lui permettent d’aborder avec bonheur les répertoires les plus divers. (G.ad. Photos 1, 2, 3 & 4, G.ad.)