L’alto à l’honneur à l’auditorium du Pharo, entre Beethoven et la Symphonie « du Nouveau Monde » de Dvořák
Dimanche 16 mars 2025, Auditorium du Pharo, Marseille
Daniel Smith, direction musicale ; Sarah Ferrández, alto ; Orchestre Philharmonique de Marseille.
Ludwig van Beethoven : Leonore III, Ouverture en do majeur, op. 72b. William Walton : Concerto pour alto. Anton Dvořák : Symphonie n° 9 en mi mineur, op. 95, dite « Du Nouveau Monde »
Bonne nouvelle, pas une place n’est libre en ce dimanche après-midi à l’auditorium du Pharo, pour le concert de l’Orchestre Philharmonique de Marseille ! Le programme démarre par l’Ouverture de Fidelio, unique opéra de Ludwig van Beethoven. C’est la version dite Leonore III qui est jouée, dirigée avec allant par le chef Daniel Smith. Dans l’acoustique tout de même un peu sèche de l’auditorium, la flûte maîtrise ses soli et la trompette lance ses appels d’abord depuis l’extérieur de la salle, puis placée au dernier rang, tout en haut de l’amphithéâtre… invitant ainsi les spectateurs à une petite gymnastique bénéfique aux vertèbres cervicales !
Une pièce bien moins connue vient ensuite s’insérer dans le programme, le Concerto pour alto du Britannique William Walton. Si c’est Paul Hindemith, compositeur avant-gardiste bien connu (en pensant par exemple à son opéra Mathis der Maler) mais également altiste, qui créa la pièce en 1929, celle-ci se révèle en fait de facture très classique et tonale. La jeune altiste espagnole Sarah Ferrández prend le rôle de soliste, particulièrement expressive dans les passages les plus doux des premier (Andante moderato) et troisième (Finale « Allegro moderato ») mouvements. Elle donne ainsi du vibrato à son alto, faisant chanter cet instrument réputé pour être l’un des plus proches de la voix humaine. Au cours des séquences plus agitées, comme le deuxième mouvement rapide en Scherzo « Vivo con molto preciso », la soliste disparaît malheureusement parfois, du point de vue acoustique, derrière l’orchestre qui la couvre. A noter les très belles interventions des solistes à la clarinette et au hautbois dans le dernier mouvement. A la demande du public, Sarah Ferrández offre en bis une composition de Bach, occasion de faire encore plus la démonstration de son art : virtuosité déliée, musicalité très précise et interprétation sensible.
Après l’entracte, place à la célèbre Symphonie n° 9 d’Anton Dvořák, dite « Du Nouveau Monde », construite avec une architecture claire et solide par le chef Daniel Smith. L’équilibre entre pupitres est harmonieux et l’auditeur a le loisir de pouvoir distinguer chaque instrumentiste. Les cuivres y sonnent en majesté, avec des cors presqu’impeccables lors de leurs soli, tandis que les bois se montrent splendides, comme les flûtes et hautbois. Le cor anglais doit bien sûr être aussi mentionné, pour ses interventions exposées du deuxième mouvement. Mais le chef sait également donner du brillant à l’interprétation, culminant au quatrième et dernier mouvement en « Allegro con fuoco », tout en évitant de tomber dans une exécution trop sonore.
F.J. & I.F. Photos I.F.
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