Qui, mieux que Mozart, pour clore une année symphonique ?
Vendredi 4 juin 2021, 19h. Opéra Confluence
Orchestre National Avignon-Provence. Direction, Samuel Jean
Soprano, Marie-Bénédicte Souquet ; mezzo-soprano, Lucie Roche ; ténor, Jérôme Billy ; baryton, Pierre-Yves Pruvot
Wolfgang Amadeus Mozart, Symphonie n°41 dite ≪ Jupiter ≫
Wolfgang Amadeus Mozart, [Ensembles et airs des trois operas de Mozart/Da Ponte ]
Cosi fan Tutte K.588 : Ouverture. Duo n°4 : ≪ Ah guarda, sorella ≫ (MB. Souquet, L.Roche). Air n°17 : ≪ Un’aura amorosa ≫ (J.Billy). Air n°15 : ≪ Rivolgete a lui lo sguardo ≫ KV.584 (PY.Pruvot). Trio n°10 : ≪ Soave sia il vento ≫ (MB. Souquet, L.Roche, PY. Pruvot)
Nozze di Figaro K.492 : Ouverture. Trio n°7 : ≪ Cosa sento ≫ (MB.Souquet, J.Billy, PY. Pruvot). Air : ≪ Voi che sapete ≫ (L.Roche). Trio n°14 : ≪ Susanna or via sortite ≫ (MB. Souquet, L.Roche, PY. Pruvot)
Don Giovanni K.527 : Quatuor n°9 : ≪ Non ti fidar, o misero ≫ (MB.Souquet, L.Roche, J.Billy, PY. Pruvot). Finale ≪ Questo al fin di chi fa mal ≫ (MB.Souquet, L.Roche, J.Billy, PY. Pruvot)
Quelle meilleure vitamine que Mozart pour doper un chef victime d’une indisposition passagère mais qui a tenu à assurer la soirée ? Pour son retour ponctuel à la tête de l’Orchestre Avignon-Provence qu’il a dirigé pendant 7 ans et pour lequel il a obtenu, aux côtés du directeur général Philippe Grison, le label national, Samuel Jean avait le sourire crispé quand il a salué le public après la symphonie, et un siège lui a même été apporté pour la 2nde partie.
Mais c’était mal connaître, et la vertu de Mozart et l’énergie du chef !
Le monument qu’est la 41e symphonie, « Jupiter », a ainsi été vigoureusement conduit, et magistralement interprété par des musiciens – évidemment masqués -, sachant naviguer avec talent entre la vigueur du 1er mouvement, l’exquise délicatesse de l’andante, la limpidité du menuet, et l’éclat du finale.
C’était un autre aperçu de la palette mozartienne que proposait la 2nde partie, consacrée aux opéras italiens co-signés de Mozart et Da Ponte. Le couvre-feu, toujours fixé à 21h, privait en effet la soirée de la pièce introductive contemporaine, et resserrait donc le programme sur un 100% Mozart, mais qui donc s’en plaindrait, alors qu’on venait, quelques jours plus tôt, de découvrir le Don Giovanni jubilatoire qu’avait concocté le directeur de l’Opéra Grand Avignon, Frédéric Roels ?
Ainsi donc, place aux Nozze di Figaro (1786), à Don Giovanni (1787) et à Cosi fan tutte (1789), ouvertures et arias, par des artistes déjà bien connus sur cette scène. Si le ténor Jérôme Billy nous a paru plus fringant que dans des prestations antérieures, le joli soprano de Marie-Bénédicte Souquet, lui, ne passait guère la rampe. Et c’est le baryton Pierre-Yves Pruvot qui a immédiatement emporté l’adhésion de la salle, par son timbre, sa projection, son aisance scénique et vocale – sans partition -. Et Lucie Roche (mezzo-soprano, ex-Cnipalienne) s’est imposée à son tour peu à peu, dès qu’elle a su donner au « Voi che sapete » des couleurs très personnelles.
Un programme qui a terminé en beauté une saison symphonique perturbée, et dans une jauge encore réduite à 35%, et avec un couvre-feu qui exclut de facto les spectateurs régionaux. Reste encore Die Fliedermaus les 19 et 20 juin.
La rentrée nous promet du nouveau, avec le retour à l’opéra du centre-ville, et, pour l’Orchestre National Avignon-Provence, l’arrivée de deux nouveaux musiciens, et d’un nouveau directeur.
G.ad. Photos G.ad.
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